Que ce soit du côté des Israéliens ou de celui des Syriens, les messages en faveur d’une paix entre les deux pays se sont multipliés ces dernières semaines. Le dernier de ces messages est venu du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, qui a assuré que son pays est prêt à reprendre les pourparlers de paix avec Israël « sans conditions ». Moins d’un mois plus...
Actualités - OPINION
De la duplicité syrienne
Par MASSOUD RANIA, le 05 juillet 2007 à 00h00
Que ce soit du côté des Israéliens ou de celui des Syriens, les messages en faveur d’une paix entre les deux pays se sont multipliés ces dernières semaines. Le dernier de ces messages est venu du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, qui a assuré que son pays est prêt à reprendre les pourparlers de paix avec Israël « sans conditions ». Moins d’un mois plus tôt, le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait fait savoir à Damas, à travers des « messages indirects », qu’il était prêt à évacuer le Golan occupé. Sous quelles conditions ? Selon le Yediot Aharonot, Olmert n’en a posé qu’une seule : Damas doit rompre ses liens avec Téhéran, d’une part, et avec le Hezbollah et le Hamas, d’autre part.
Vraisemblablement, la Syrie serait prête à normaliser ses liens avec Israël avant même de « corriger » ses relations (diplomatiques, historiques et sécuritaires) avec le reste de ses voisins, comme l’Irak, la Turquie, la Jordanie et, surtout, le Liban.
En Irak, et bien que Damas ait renoué ses liens diplomatiques avec Bagdad, après plus de 20 ans de rupture, le régime syrien est constamment accusé de « soutenir » les insurgés. « La plupart des terroristes se sont infiltrés à partir de la frontière avec la Syrie », assure le gouvernement irakien.
Avec Ankara et Amman, Damas entretient des liens irréguliers fluctuant, d’un mois à l’autre, au rythme des développements régionaux. Un jour, c’est la Turquie qui soupçonne la Syrie de soutenir les séparatistes kurdes financièrement et militairement, un autre jour, c’est la Jordanie qui accuse le régime syrien de faciliter la contrebande d’armes destinées au Hamas en passant par le royaume hachémite.
Reste le Liban… Mais c’est une toute autre histoire. Car le dialogue entre Damas et Beyrouth est officiellement rompu depuis plus de deux ans, depuis l’assassinat de Rafic Hariri, ou plus exactement depuis le retrait du dernier soldat syrien du sol libanais. Mais la réalité est plus compliquée puisque la Syrie n’a jamais entretenu des relations diplomatiques – dans le vrai sens du terme – avec le Liban. Il n’y a jamais eu une ambassade syrienne au Liban, il n’y a jamais eu d’ambassadeurs syriens accrédités au Liban.
Serait-il donc possible que les Syriens songent à la paix avec leurs « ennemis sionistes » avant même de corriger leurs relations avec leurs « frères » libanais ?
« Les peuples libanais et syrien ne font qu’un ! », « Le Liban et la Syrie partagent la même histoire ». Ces slogans fleurissent sur le bord des routes du côté syrien de la frontière avec le Liban, à Masnaa. Mais comme il est difficile de les croire, lorsqu’on est du côté libanais de la frontière.
Rania MASSOUD
Que ce soit du côté des Israéliens ou de celui des Syriens, les messages en faveur d’une paix entre les deux pays se sont multipliés ces dernières semaines. Le dernier de ces messages est venu du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, qui a assuré que son pays est prêt à reprendre les pourparlers de paix avec Israël « sans conditions ». Moins d’un mois plus...
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