Culture - L’Unesco maintient la vallée de l’Elbe sur sa liste prestigieuse, sous certaines conditions Quatre sites quittent la liste « rouge » du Patrimoine mondial en péril, Dresde maintenu

Le comité du Patrimoine mondial de l’Unesco a décidé hier le maintien de la vallée de l’Elbe sur la liste du Patrimoine mondial, mais en sommant l’Allemagne de trouver sous quatre mois un projet pour remplacer la construction prévue d’un pont à Dresde qui dénaturerait le site. Le comité a par ailleurs décidé d’ôter plusieurs sites de la liste du Patrimoine en péril, à savoir les palais royaux d’Abomey (Bénin), la vallée de Katmandou (Népal), le parc national des Everglades (États-Unis) et la réserve de la biosphère Rio Platano (Honduras), en raison des « progrès » réalisés pour « la conservation » de ces sites. Le Comité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), réuni à Christchurch en Nouvelle-Zélande jusqu’au 2 juillet pour sa session annuelle, envisageait pour la première fois cette année de prononcer certaines radiations de sa liste prestigieuse. Il « a décidé de maintenir la vallée de l’Elbe sur la liste du Patrimoine en péril. Mais il a demandé à l’Allemagne de trouver une autre façon de gérer la circulation que le pont actuellement prévu », indique un communiqué de l’Unesco reçu à Paris. Il a « accepté » le maintien du site sur la liste à condition que le projet de pont à quatre voies dans le centre de Dresde soit « remplacé par une solution qui respecte la valeur universelle exceptionnelle du paysage culturel » de la vallée de l’Elbe, et « a donné aux autorités allemandes quatre mois supplémentaires pour trouver une solution acceptable ». « Le statut du site (...) sera réexaminé par le comité l’année prochaine », a précisé le comité. La vallée de l’Elbe, qui comprend la ville de Dresde (Est), a été inscrite à la liste du Patrimoine mondial en 2004. Mais en 2006, le comité du Patrimoine mondial a placé la vallée sur la liste du Patrimoine en péril, en raison du projet de construction d’un pont dans le centre de Dresde, et mis en garde contre un possible « déclassement » du site. En mars, un tribunal administratif de Saxe a jugé que la convention sur le Patrimoine mondial n’avait en l’occurrence pas de valeur contraignante. Par ailleurs, quatre sites quittent la liste « rouge » du Patrimoine en péril pour ne rester que sur celle du Patrimoine mondial. Les palais d’Abomey avaient été inscrits en 1985 sur les deux listes en même temps, après une tornade en 1984 qui avait causé d’importants dommages au site. Une campagne de conservation a été lancée dans les années 1990. La vallée de Katmandou a rejoint la liste du Patrimoine mondial en 1979, avant de glisser sur celle du Patrimoine en péril en 2003. Le comité a salué « les efforts du Népal pour protéger du développement urbain ce site d’une valeur universelle exceptionnelle ». Il a par ailleurs « estimé que les améliorations pour la préservation du parc national des Everglades (Floride) et de la réserve de la biosphère Rio Platano étaient suffisantes pour retirer ces deux sites de la liste du Patrimoine en péril », selon le communiqué. Il a notamment salué les « investissements scientifiques et financiers » américains, chiffrés en millions de dollars, pour réhabiliter le parc des Everglades, véritable sanctuaire pour oiseaux et reptiles inscrit au Patrimoine mondial en 1979 et au Patrimoine en péril en 1993 après les dégâts causés par le cyclone Andrew (1992). Le parc a également souffert de Katrina (2005). Enfin, le comité a « salué les mesures correctives » décidées par le Honduras pour préserver – notamment de la déforestation – la forêt tropicale Rio Platano, inscrite au Patrimoine mondial en 1982 et à celui en péril en 1996. La liste du Patrimoine mondial, créée en 1972, compte 830 sites dans 139 pays. 45 nouvelles candidatures sont examinées cette année par le comité.