Guy Roux, déjà à l’aise, retrouve le terrain à Lens

Comme s’il n’était jamais parti, Guy Roux, déjà très à l’aise dans son nouveau survêtement siglé RC Lens, a dirigé sa première séance d’entraînement avec le club de football artésien, où il a repris du service, hier à La Gaillette, après deux ans d’une retraite qui devait être définitive. Souriant, détendu et disponible, le technicien de 68 ans aurait pourtant eu des raisons d’être ému : jamais il n’avait dirigé une autre équipe que l’AJ Auxerre, où il a passé toute sa carrière de technicien, d’abord comme entraîneur-joueur, puis comme entraîneur avant de prendre sa retraite voilà deux ans. Mais, attentif et à l’écoute, Guy Roux n’a rien laissé paraître. Les 19 joueurs sous sa coupe ont effectué une séance entièrement axée sur le physique, principalement emmenés par le nouveau préparateur physique, Cyril Moine. L’emblématique entraîneur s’est pour sa part longuement entretenu avec son adjoint Colbert Marlot. « Conserver une certaine stabilité dans l’encadrement va m’être utile : les membres du staff qui étaient déjà là avec Francis Gillot les années passées vont pouvoir me fournir des informations utiles. Je pense qu’après notre stage, je saurai tout sur mon effectif », a confié Guy Roux. Ce dernier est juste intervenu lors de la séance pour demander que les joueurs effectuent leurs petits exercices près des supporteurs. Il n’a pas manqué non plus d’aller deviser avec les jardiniers du centre d’entraînement qui travaillaient à proximité. Consultant pour la télévision ces deux dernières années, Guy Roux avait évoqué « le démon de midi du football » pour expliquer son retour au jeu. Pour ses débuts comme entraîneur à Lens, il a poursuivi dans la métaphore amoureuse. « C’est une première fois, je suis une sorte de jeune marié ce matin et je ne peux que me réjouir, a-t-il déclaré après avoir dirigé son premier entraînement. C’est un jour important de ma carrière, de ma vie sportive. » Devant une assistance conquise et son président Gervais Martel hilare, le nouveau technicien lensois, dans un style qui tranchait nettement avec celui plus rigoureux de son prédécesseur, a multiplié les bons mots devant les journalistes et s’est félicité de la bonne ambiance au sein de l’effectif. « Il y avait même des joueurs annoncés partants en tête du footing, a-t-il constaté. On avait Cousin et Itandje devant et je dois dire que je n’étais pas habitué à voir les gardiens en tête lors des footings. Comme quoi on peut encore être étonné. » Guy Roux a également rappelé que durant cet intermède de deux années, il avait continué à suivre attentivement le championnat de France. « J’ai occupé un poste d’observateur privilégié : le consultant doit faire des éditoriaux toutes les deux minutes, il faut donc être très attentif, a-t-il estimé. Je connais tous les joueurs et ce n’est pas comme si j’arrivais dans le championnat d’Ukraine ! »