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Golf - Le Français est en train de récolter les fruits d’un travail de haute précision Raphaël Jacquelin se prépare au millimètre

Meilleur Français au classement européen, Raphaël Jacquelin est en train de récolter les fruits d’un travail de haute précision. À la veille de l’Open de France, du 28 juin au 1er juillet, ce discret Lyonnais installé en Suisse, qui pointe au 11e rang du circuit européen, dissèque sa préparation dans une interview à Reuters. Reuters : Certains vous croient sorti de nulle part, mais vous êtes sur le circuit européen depuis déjà 10 ans. Raphaël Jacquelin : « Et je travaille dur depuis au moins autant. Réussir en golf est un travail de longue haleine. En plus, ces dernières années, le golf est devenu un sport très athlétique. À l’arrivée, notre entraînement relève de la mécanique de haute précision, comme en formule 1. » Reuters : Depuis cinq ans, vous travaillez avec Jean-Jacques Rivet, un biomécanicien français très prisé, notamment dans le golf. Sur quoi planchez-vous ? R.J. : « Physiquement et techniquement, il me remet en place par petites touches. Il s’applique à m’orienter vers le bon mouvement avec les meilleurs appuis possibles. Mes gestes ont été disséqués à la vidéo, scannés. Mon élasticité musculaire est mesurée, la dissociation entre mon bassin et mes épaules étudiée. » Reuters : Pour aboutir à quels résultats ? R.J. : « D’entrée, mes appuis ont été confortés avec des semelles spéciales m’assurant un meilleur ancrage sur les longs coups. Récemment, toujours pour améliorer un appui, Jean-Jacques Rivet m’a glissé une petite cale sous mon talon gauche. D’ici à six mois, voire un an, les premiers effets devraient se faire sentir. » Reuters : Lesquels ? R.J. : « Conforté, cet appui devrait fixer une meilleure base dans mon swing et me faire gagner cinq à six mètres. Il devrait m’éviter à l’impact d’avoir ma face de club ouverte de quelques millimètres m’envoyant à 10 mètres à droite ou à gauche de l’endroit visé. De même, sur une saison, cette cale devrait me générer moins de fatigue. » Reuters : Et la fatigue entame le mental, donc la confiance. R.J. : « Oui, et la confiance est le moteur de votre jeu. Au final, cette addition de corrections amène des petits conforts la favorisant. Mais chaque correction est uniquement apportée si mon corps peut la supporter. » Reuters : Sur 18 trous à la journée, combien tapez-vous de coups parfaits ? R.J. : « Comme disait Jack Nicklaus, entre trois et quatre. Ils nous procurent un plaisir énorme, proche de l’orgasme parce qu’ils collent à la visualisation effectuée une minute avant de les jouer. Ils allient presque la perfection dans l’exécution, la coordination et la trajectoire. » Reuters : Mais, comme un mauvais coup, ils doivent vite être oubliés. R.J. : « Toute émotion, trop positive ou trop négative, doit être impérativement de courte durée. Sinon, elle court à votre perte. Quoi qu’il arrive, la “positive attitude” doit être de rigueur. Au final, une succession de coups moyens fait le bon score. Et, nous sommes dans l’adaptation perpétuelle puisque nous n’avons jamais le même coup à jouer. » Reuters : À part un écart d’âge d’un an, quelle est la grande différence entre Tiger Woods et vous ? R.J. : « Dix ans de pratique. À trois ans, son père le programma pour devenir golfeur. À 14 ans, j’ai débuté tard et par hasard après une blessure au genou contractée au football. » Reuters : Qu’admirez-vous le plus chez lui ? R.J. : « Sa force de frappe bien huilée est logiquement souvent mise en avant. Je retiens surtout sa créativité au niveau du petit jeu. Autour du green, sa sérénité lui permet d’être le seul à oser des coups impossibles, bluffants et payants. » Reuters : Un jour, pensez-vous le rejoindre dans les dix meilleurs mondiaux ? R.J. : « J’ai les dix prochaines années pour relever ce défi. Mais honnêtement, ce sera difficile. Si j’avais démarré le golf beaucoup plus tôt, vers l’âge de huit ans, j’aurais peut-être pu y prétendre. » Reuters : Cette année, vous allez être très attendu à l’Open de France. R.J. : « Je suis impatient de rencontrer mon public. Pour une fois, je l’aborde en favori et surtout en forme. Me voici en pole position pour essayer d’imiter Jean-François Remesy, vainqueur en 2004 et 2005. »
Meilleur Français au classement européen, Raphaël Jacquelin est en train de récolter les fruits d’un travail de haute précision.
À la veille de l’Open de France, du 28 juin au 1er juillet, ce discret Lyonnais installé en Suisse, qui pointe au 11e rang du circuit européen, dissèque sa préparation dans une interview à Reuters.
Reuters : Certains vous croient sorti de nulle part,...