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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE - « Corps… L’exposition » : le viscéral dans toute sa réalité Art, leçon d’anatomie, curiosité morbide, approche amorale ? WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

L’appréhension ne pouvait qu’être au rendez-vous à l’invite de découvrir, comme jamais auparavant, le très fond et le viscéral de tout un chacun à travers une exposition qui se tient actuellement à Washington, qui fait couler beaucoup d’encre et soulève bien des controverses. Elle s’intitule « Bodies…Exhibition » ou (Corps…L’exposition). Art, leçon d’anatomie, curiosité morbide, approche amorale… ? On peut trouver tout ceci dans cette installation. Ce qui est exposé, c’est l’intérieur du corps humain (muscles, tendons, os et organes) dans toute sa réalité et sa vérité, et non artificiellement reproduit. Le visiteur est donc face à des hommes et des femmes qui ont existé et qui, après leur décès, ont été conservés tels qu’en eux-mêmes puis travaillés comme des sculptures pour, selon les responsables de cette présentation, « célébrer les merveilles de la morphologie et du mécanisme insufflant la vie aux humains ». Autre argument : ce système complexe mériterait d’être bien compris, afin de mieux le respecter. Polémiques et controverses Dans cette optique, des cadavres ont donc été préservés par un système dit de plastination. Cette technique avait été inventée, dans les années 80, par le très controversé anatomiste allemand Gunther von Hagens. Elle consiste à remplacer les éléments liquides (graisses, sang, eau) des tissus animaux ou humains par un polymère de style silicone et de sculpter ainsi les corps dans des positions très réalistes. Ils prennent alors l’allure de statues : un joueur de football, un fumeur aux poumons bien abîmés… Certains spécimens mettent en évidence le contraste entre un organe sain et un organe malade, en illustrant l’importance d’un mode de vie salubre. Le tout présenté de façon que les visiteurs puissent examiner comment fonctionne le corps au quotidien dans ses moindres détails microscopiques : en particulier le système sanguin capillaire, qui apparaît comme une œuvre d’art. Il y a certes de la créativité et de l’esthétique dans ce nouveau genre d’enseignement de l’anatomie. Néanmoins, l’exposition a provoqué polémiques et controverses à cause de la provenance des cadavres. Selon le principal organisateur de l’exposition, un professeur d’anatomie et de biologie cellulaire, les corps proviennent de Chine, et d’une filière parfaitement légale (des écoles de médecine et des universités). Selon d’autres sources, les corps proviendraient des prisons ou des camps de concentration en Chine, sans qu’il y ait eu consentement des familles. À noter qu’en Chine, comme aux États-Unis, lorsque personne n’identifie ni ne réclame un corps, il est légué de manière courante et autorisée à la médecine pour l’enseignement.
L’appréhension ne pouvait qu’être au rendez-vous à l’invite de découvrir, comme jamais auparavant, le très fond et le viscéral de tout un chacun à travers une exposition qui se tient actuellement à Washington, qui fait couler beaucoup d’encre et soulève bien des controverses. Elle s’intitule « Bodies…Exhibition » ou (Corps…L’exposition).
Art, leçon d’anatomie,...