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Actualités - OPINION

COMMENTAIRE La trêve des cent jours mort-née

La trêve politico-médiatique des 100 jours, à laquelle avaient appelé les organismes économiques, la CGTL et la Fédération des professions libérales, était il y a encore quelque temps menacée d’effondrement du fait de l’entêtement des protagonistes. Aujourd’hui, avec les développements d’ordre sécuritaire notamment au Liban-Nord, cette trêve, censée entrer en vigueur le 1er juin, a été étouffée dans l’œuf. Elle est mort-née. Tout le monde en est conscient, tant les hommes politiques que les forces économiques. En effet, les organismes économiques ont axé leur communiqué de mardi sur leur soutien et celui des Libanais à la troupe, appelant les parties politiques à profiter de la solidarité populaire et politique autour de l’armée libanaise pour s’entendre sur un nouveau Liban. C’est que la mise en œuvre de la trêve à laquelle ils avaient appelé ne dépend plus de la volonté des politiques. Les développements sur le terrain – affrontements à Nahr el-Bared et attentats ambulants à la bombe – ont pris le dessus et balayé sur leur chemin tout signal ou indicateur économique positif susceptible de poindre à l’horizon. Dans les faits, les politiques ne sont pas en mesure de définir un délai pour la fin des hostilités. Conséquence inéluctable : la saison d’été est battue en brèche avant d’avoir même commencé. Les mouvements de départ à l’AIB ont enregistré une hausse de 27 % par rapport à la même période de l’année dernière. L’un des plus grands hôtels de la capitale affiche actuellement un taux d’occupation de près de 13 %. Les réservations à bord des avions à destination de Beyrouth sont effectuées majoritairement par des expatriés libanais. Au mieux, le tourisme cet été se limiterait à un tourisme interne, si les circonstances le permettent. Par ailleurs, si la croissance négative devrait perdurer, le déficit budgétaire accuserait une augmentation de 4 %, atteignant plus de 40 % du total des dépenses. C’est que l’économie libanaise a connu une récession de près de 3 % au premier trimestre de 2007. Comment, dès lors peut-on imaginer (selon les prévisions du projet de loi de finance 2007) un accroissement des recettes du Trésor public, en l’occurrence la hausse des rentrées provenant de la TVA, alors que les comptes de centaines de PME continuent d’être au rouge et que le pouvoir d’achat de milliers de familles est entamé. Même les montants des taxes des taux d’intérêt des dépôts bancaires seraient cette année en deçà des niveaux prévus par le ministre des Finances si le rythme de croissance timide des dépôts bancaires et des bilans consolidés des banques, enregistré de janvier à avril 2007, devait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Liliane MOKBEL

La trêve politico-médiatique des 100 jours, à laquelle avaient appelé les organismes économiques, la CGTL et la Fédération des professions libérales, était il y a encore quelque temps menacée d’effondrement du fait de l’entêtement des protagonistes. Aujourd’hui, avec les développements d’ordre sécuritaire notamment au Liban-Nord, cette trêve, censée entrer en vigueur le...