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EXPOSITIONS - L’artiste française au Centre Pompidou à Paris Plongée dans l’univers ludique et inquiétant d’Annette Messager

L’univers ludique et un brin inquiétant de l’artiste plasticienne Annette Messager livre ses multiples facettes à partir d’hier mercredi dans une grande exposition organisée par le Centre Pompidou à Paris. L’artiste française, qui a obtenu le Lion d’or de la Biennale de Venise en 2005, joue depuis près de quarante ans avec les matériaux (peluches, animaux naturalisés, laine, tissus, photos, dessins), pour créer des assemblages qui donnent à réfléchir. « Je suis un messager sans message. J’apporte les éléments. À chacun de faire son histoire d’après ça. Je n’impose pas », souligne Annette Messager dans un entretien à l’AFP. Le parcours présente un panorama de son œuvre où se mêlent les réalisations intimistes des années 1970 et les grandes installations des années 1990 et 2000 qui intègrent progressivement le mouvement. L’artiste ne souhaitait pas une « rétrospective au sens chronologique et exhaustif du terme », a expliqué la commissaire de l’exposition, Sophie Duplaix. Elle a voulu une « exposition panoramique, mettant en correspondance des œuvres anciennes et récentes, afin qu’elles s’innervent les unes aux autres », a-t-elle poursuivi. « J’ai recréé mon univers, afin que l’on soit chez moi », explique Annette Messager. « Il y a beaucoup d’éléments au sol qui se mélangent. Je triture, je manipule. J’aime bien toucher, m’approprier », explique la frêle artiste aux courts cheveux noirs, âgée de 63 ans. Dès le hall d’entrée, l’attention du visiteur est happée par La Ballade de Pinocchio à Beaubourg, une installation spectaculaire où des fragments de corps humain en skaï rembourré, emprisonnés dans des filets, plongent jusqu’au niveau inférieur, recouvert d’un amas de traversins et parcouru par un dérisoire petit pantin de bois allongé paresseusement sur un polochon. Le promeneur est ensuite accueilli par La Ballade des pendus (2002), série de silhouettes en tissu accrochées au plafond par un rail. Il y a comme « un appel aux sans-abri » qui ont planté leur tente sur le parvis de Beaubourg, juste de l’autre côté de la vitre, relève Annette Messager. Dans les années 1970, l’artiste mime le rôle de la mère avec Les Pensionnaires, moineaux naturalisés à qui elle tricote des petites vestes, mais qu’elle punit également avec sévérité. Elle brode aussi avec soin 200 proverbes machistes, « tous plus affreux les uns que les autres ». Son œuvre entre en mouvement avec Articulés-désarticulés (2001-2002), imposante installation où des pantins-automates en tissu s’agitent au-dessus de vaches aplaties au sol. « C’était en pleine crise de la vache folle », se rappelle l’artiste. Avec Casino, œuvre conçue autour du thème de Pinocchio pour le Pavillon français de la Biennale de Venise en 2005, le souffle entre en jeu. Un immense voile rouge, beau et inquiétant, se gonfle et respire. La ministre de la Culture, Christine Albanel, qui a visité lundi l’exposition en compagnie de l’artiste, a déclaré à l’AFP avoir éprouvé « beaucoup d’émotion » et une « infinie curiosité » à la visiter. « Cela parle de l’enfance, cela parle de la mort. Cela parle à chacun, du petit enfant jusqu’à la personne âgée », a commenté la ministre. « Certains trouvent mon œuvre très gaie, d’autres très triste », relève Annette Messager. « Est-ce que l’on ne joue pas pour oublier que l’on va mourir ? Le ludique, c’est souvent pour dénoncer le morbide en jouant à lui faire la nique », souligne-t-elle.
L’univers ludique et un brin inquiétant de l’artiste plasticienne Annette Messager livre ses multiples facettes à partir d’hier mercredi dans une grande exposition organisée par le Centre Pompidou à Paris.
L’artiste française, qui a obtenu le Lion d’or de la Biennale de Venise en 2005, joue depuis près de quarante ans avec les matériaux (peluches, animaux naturalisés, laine,...