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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉTROSPECTIVE Soixante années d’élégance Dior à Granville Page réalisée par FIFI ABOU DIB

La maison Dior célèbre ses soixante ans dans l’intimité de la villa d’enfance de Christian Dior, à Granville (Manche), avec une exposition placée sous le signe de la couleur, élément essentiel pour le couturier mais aussi ses successeurs. Loin du bruit et de l’agitation de ses fastueux défilés parisiens où se pressent les célébrités, la griffe de luxe, créée en décembre 1946, revient sur son passé dans cette haute bâtisse rose surplombant la mer et entourée d’un vaste jardin qui fut l’œuvre et la passion de la mère de Christian Dior. Les petites pièces de la demeure familiale, devenue musée il y a dix ans, abritent quelque 80 modèles, essentiellement des robes, qui illustrent la continuité, en termes de couleurs et de codes stylistiques, entre Christian Dior et ceux qui lui succédèrent à la tête de la création de la maison de couture : Yves Saint-Laurent brièvement, puis Marc Bohan, Gianfranco Ferré et, depuis dix ans, John Galliano. « Les couleurs sont merveilleuses et rendent plus séduisantes, mais elles doivent être utilisées avec précaution », estimait Christian Dior, ancien galeriste venu tardivement à la couture, mais qui connut dès son premier défilé, le 12 février 1947, un succès foudroyant teinté de scandale, avec son fameux « New look » : taille fine, jupe longue, poitrine haute, épaules étroites. L’exposition, intitulée « Dior, 60 années hautes en couleur », regroupe les modèles par nuance : outre le gris et le rose, directement inspirés de la villa granvillaise entre ciel et mer, et devenus les couleurs emblématiques de la marque, la palette comprend le lilas, le bleu, le vert, le rouge, le blanc, le noir et l’or. Parallèlement, le vestiaire exposé illustre les codes maison : motifs panthère ou étoile, pied-de-poule, cannage, nœuds (dans la structure même du vêtement ou comme ornement), pois... Chaque vitrine réunit une dizaine de robes témoignant de la continuité du style Dior, et le visiteur pourra s’exercer à tenter d’attribuer chaque modèle à son créateur. Élément phare de la vitrine des roses, la robe « Cricri » de John Galliano (2005), en tulle rose pâle avec corset trompe-l’œil, donne « vraiment l’impression de voir une robe Christian Dior, commente Barbara Jeauffroy, commissaire associée de l’exposition. Galliano respecte complètement les codes de la maison. » Le modèle « Fête » de Christian Dior (1948), d’une douce nuance « rose boréal », est doté d’une traîne/faux-cul, mais le couturier a « sublimé ses inspirations Belle-Époque par une modernité nouvelle qui donne un dynamisme au vêtement », souligne-t-elle. Dans la vitrine des gris apparaît le pied-de-poule, utilisé par Christian Dior à partir de 1948 et repris notamment en 1989 par Gianfranco Ferré dans un tailleur avec un énorme nœud. La robe « Bonne étoile » (1952), en soie marine constellée de petites étoiles blanches, rend hommage à l’étoile de fonte trouvée par Christian Dior dans la rue en 1946 et dans laquelle il vit un signe du destin l’encourageant à faire affaire avec le magnat du textile Marcel Boussac pour ouvrir sa maison de couture. Plus loin, le visiteur peut admirer un trench en faille imprimé panthère —motif utilisé dès 1947—, qui fut boudé à sa sortie vers 1955 mais « a marché la deuxième année, car Marlène Dietrich et Zizi Jeanmaire en ont acheté », explique Barbara Jeauffroy. L’exposition, qui se tient jusqu’au 23 septembre, donne également à voir des dessins de l’affichiste René Gruau, quelques accessoires et retrace l’histoire des parfums et cosmétiques Dior. Dominique SCHROEDER
La maison Dior célèbre ses soixante ans dans l’intimité de la villa d’enfance de Christian Dior, à Granville (Manche), avec une exposition placée sous le signe de la couleur, élément essentiel pour le couturier mais aussi ses successeurs.
Loin du bruit et de l’agitation de ses fastueux défilés parisiens où se pressent les célébrités, la griffe de luxe, créée en décembre...