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Actualités - OPINION

La politique de l’apaisement et de la compromission Carlos EDDÉ

Si nous devons retenir de l’histoire une leçon, apprenons que face à un ennemi résolu, sans scrupule et qui veut imposer sa volonté par n’importe quel moyen, la pire politique est celle qui consiste à céder en espérant que la nature de l’adversaire changera un jour, ou que le dernier plat que l’on lui servira sera suffisant pour apaiser son appétit. Prenons l’exemple des accords de Munich en 1938. Après avoir liquidé rapidement toute l’opposition interne et s’être assuré du contrôle absolu de l’Allemagne, Hitler passe à la politique étrangère et enfreint  toutes les dispositions du Traité de Versailles. Il annexe des pays voisins et mène l’Europe à la guerre la plus sanglante que l’humanité ait connue. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler entame une reconstitution progressive d’un potentiel militaire, cela en violation des dispositions du Traité de Versailles. Les Alliés réagissent par l’action diplomatique. Le  7 mars 1936, Hitler occupe la Rhénanie, région de l’Allemagne démilitarisée par les accords de Versailles. La réaction française se résumera à des protestations et à des débats à la Société des nations (SDN, ancêtre de l’ONU). Le principal objectif de Hitler était de réunir tous les peuples germanophones dans une grande Allemagne. Le 12 mars 1938, les troupes allemandes entrent en Autriche. Le lendemain, l’Autriche est officiellement rattachée au Reich. Les réactions occidentales se limitent à des protestations. À peine l’Autriche annexée, Hitler se met à réclamer, dès le 11 septembre 1938 avec plus d’insistance que jamais, la cession au IIIe Reich du territoire tchécoslovaque sur lequel vit la minorité germanophone des Sudètes. L’Allemagne menace d’une guerre pour obtenir gain de cause. Le 28 septembre, au cours d’une conférence à Munich, la France et l’Angleterre cèdent aux pressions et au chantage du dictateur allemand et lui laissent le territoire qu’il réclamait. Bien qu’alliée à la Tchécoslovaquie, la France veut absolument éviter le conflit militaire, incitée en cela par le refus britannique de participer à une éventuelle intervention. En échange, Hitler promet de ne plus faire aucune revendication territoriale. À leur retour dans leur pays, les Premiers ministres anglais Chamberlain et français Daladier sont acclamés par leurs peuples qui pensaient avoir évité la guerre. En Grande-Bretagne, Churchill critique Chamberlain en lui disant : « Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez quand même la guerre ! » Et pourtant, Hitler,  en mars 1939, non satisfait d’avoir annexé la région des Sudètes, envahit  le reste de la Tchécoslovaquie, violant délibérément les accords passés six mois avant à Munich. Le 1er septembre 1939, l’armée allemande entre en Pologne, déclenchant la Deuxième Guerre mondiale. Ce conflit aurait pu être évité si les puissances occidentales avaient eu le courage de s’opposer à Hitler au début de sa politique expansionniste. Pourquoi devons-nous retenir ces leçons ? Face à des brutes ou des tyrans, l’apaisement ne mène qu’aux compromissions et puis inévitablement à la reddition.  À quoi sert-il de faire des concessions à ceux qui ne comprennent que le langage de la force en échange de garanties qui ne garantissent pas grand-chose ? Il n’y a pas plus vrai que le vieil adage romain qui dit « qui veut la paix doit se préparer à la guerre», ou dans le cas du Liban se préparer à la fermeté. Si nous sommes prêts à voir le Liban devenir progressivement une théocratie, ou disposés à voir ce pays gouverné par des personnes autoritaires qui confondent désir et Constitution ou qui pensent que la force prime le droit, cédons dès maintenant. Mais si, au contraire, nous voulons élever nos enfants dans un État de droit, indépendant, souverain et juste, il faut savoir dire non aux menaces. Le prix de la liberté est cher, même très cher. Que veut dire aujourd’hui au Liban un président de compromis alors que les 8 Mars et 14 Mars sont diamétralement opposés sur les questions fondamentales?  Prenons par exemple les armes du Hezbollah, où serait le compromis que ferait ce président ? Pour faire plaisir aux deux bords, le « compromis » sera d’accepter de voir le Hezbollah céder la moitié de ses armes ? Et quant au droit que s’octroie le Hezbollah de faire la guerre, le « compromis » leur permettrait de faire des opérations militaires les mois pairs et le leur interdirait les mois impairs? Je crains hélas qu’un président de compromis ne présidera pas grand-chose. C’est par la fermeté et non par la compromission que le Liban deviendra ce pays qui donnera à tous ses citoyens la garantie des droits fondamentaux, y compris celui de ne pas être d’accord. Cet article s’adresse à mes concitoyens qui refusent de prendre position en politique interne soit par neutralité soit par dégoût ou à ceux qui soutiennent l’opposition. Ils n’ont pas encore compris ce que réserve l’avenir au Liban en cas de victoire du 8 Mars ou plutôt celle des forces prosyriennes et pro-Révolution iranienne. Et comme disait Churchill : «Apaiser un dictateur, c’est comme nourrir un crocodile en espérant être le dernier à être mangé. » Carlos EDDÉ Amid du Bloc national Article paru le Vendredi 25 Mai 2007
Si nous devons retenir de l’histoire une leçon, apprenons que face à un ennemi résolu, sans scrupule et qui veut imposer sa volonté par n’importe quel moyen, la pire politique est celle qui consiste à céder en espérant que la nature de l’adversaire changera un jour, ou que le dernier plat que l’on lui servira sera suffisant pour apaiser son appétit. Prenons l’exemple des accords...