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Blair qui ne regrette rien fait ses adieux à Bagdad

Effectuant samedi sa huitième et dernière visite en Irak, Tony Blair a déclaré ne rien regretter du rôle qu’il a fait jouer à la Grande-Bretagne dans l’invasion et l’occupation d’un pays aujourd’hui en plein chaos. Le Premier ministre britannique, dont l’aventure en Irak pèse lourd sur le bilan à quelques semaines de sa retraite politique, a fait ses adieux à Bagdad à son homologue, Nouri al-Maliki, et au président Jalal Talabani. « Je n’ai aucun regret quant au renversement de Saddam, vraiment non », a déclaré le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse commune avec ses deux hôtes, respectivement chiite et kurde. « L’avenir de l’Irak doit être défini par les Irakiens en conformité avec leurs souhaits et il est important que les pays voisins le comprennent », a-t-il ajouté, tandis que la « zone verte » du centre-ville d’où il parlait était la cible de tirs de mortier présentés par son entourage comme routiniers. « Nous savons qu’il est important de travailler avec l’Iran, mais l’Iran doit comprendre qu’il ne peut soutenir le terrorisme et vouloir dans le même temps coopérer avec nous », a ajouté Blair, faisant référence aux contacts prévus le 28 mai à Bagdad entre les ambassadeurs iranien et américain au sujet de l’Irak. Blair s’est ensuite rendu à Bassora, dans le Sud, pour rendre visite aux troupes britanniques. « Si nous ne mettons pas d’ordre dans cette région, alors, à mes yeux, un avenir très troublé et difficile attend le monde », y a-t-il déclaré. Là encore, des tirs de mortier ou de roquettes ont ponctué sa visite aux milliers de militaires britanniques pendant qu’il bavardait avec plusieurs d’entre eux. La décision de Tony Blair d’intervenir en Irak aux côtés des États-Unis en mars 2003, à contre-courant de son opinion publique, aura constitué le tournant majeur de ses dix ans passés au 10, Downing Street. Le ressentiment coriace de l’opinion britannique et d’une bonne partie des travaillistes au sujet du « suivisme » de Blair à l’égard de l’Administration Bush et le bilan désastreux de l’invasion de l’Irak ont contraint le Premier ministre britannique à écourter son troisième mandat. Selon un sondage réalisé pour l’Observer, les citoyens britanniques sont 58 % à estimer que l’aventure irakienne est le plus gros échec de Blair. Ils en veulent surtout à Blair de les y avoir entraînés sur la base d’un faux prétexte, celui des armes de destruction massive que Saddam Hussein aurait accumulées, mais dont les forces occidentales n’ont trouvé nulle trace.
Effectuant samedi sa huitième et dernière visite en Irak, Tony Blair a déclaré ne rien regretter du rôle qu’il a fait jouer à la Grande-Bretagne dans l’invasion et l’occupation d’un pays aujourd’hui en plein chaos. Le Premier ministre britannique, dont l’aventure en Irak pèse lourd sur le bilan à quelques semaines de sa retraite politique, a fait ses adieux à...