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Actualités - OPINION

La solution : des « primaires » Raymond NAMMOUR

Le Liban est en perte de vitesse. Il est désormais en voie de sous-développement rapide. Ses institutions ne fonctionnent pas. Son économie est exsangue. Sa jeunesse est en attente de visa. Mais, grâce à Dieu, ses politiques sont non seulement en pleine forme mais en pleine créativité politico-constitutionnelle ! Dernière innovation : élire le président de la République, et pour une seule fois, directement par le peuple. Quoi de plus démocratique et de plus innocent que de rendre la parole au peuple ? Seulement, comment peut-on ignorer la composition pluraliste du peuple libanais grâce à laquelle le pays a réussi à résister à la tentation du nombre ? Sans parler de l’impossibilité d’une révision constitutionnelle autorisant l’élection du chef de l’État au suffrage direct. Car s’il est vrai que le général Aoun représente 70 % des chrétiens, jusqu’à la fin de son mandat, il est non moins vrai que la majorité parlementaire représente, pour la durée de la législature, la majorité des Libanais. Alors, avec qui compte-t-il modifier la Constitution ? À moins d’une révision par décret présidentiel… La proposition du suffrage direct ne remet pas en cause le principe accepté par tous. Il revient en effet aux chrétiens de désigner le mieux placé parmi eux pour briguer la magistrature suprême. Et, dans ce cas, comment se fait-il que la possibilité de « primaires » interchrétiennes pour trancher la polémique sur la représentativité des uns et des autres ait été occultée ? Est-ce du fait qu’en cas de primaires interchrétiennes, les résultats seraient incertains ? Et quoi de meilleur remède face à « l’incertitude chrétienne » que le recours à ses alliés sous couvert d’élection par le peuple ? Le Liban, les chrétiens, les chiites, les sunnites, les druzes, la démocratie, l’avenir, tout le monde gagnera à voir les chrétiens trancher par les urnes le choix de leur représentant pour l’élection présidentielle. C’est une pratique démocratique qui ne contredit aucunement la Constitution. Deux projets de société s’offriront alors aux électeurs : celui incarné par la révolution du Cèdre et celui incarné par l’alliance Aoun-Hezbollah. Et quelle que soit la décision, tous devront s’y soumettre au moins pour le délai du mandat présidentiel. Alors, messieurs, allons-y pour des « primaires » et que le meilleur gagne. Raymond NAMMOUR Côte d’Ivoire Article paru le Mercredi 09 Mai 2007
Le Liban est en perte de vitesse. Il est désormais en voie de sous-développement rapide.
Ses institutions ne fonctionnent pas. Son économie est exsangue. Sa jeunesse est en attente de visa.
Mais, grâce à Dieu, ses politiques sont non seulement en pleine forme mais en pleine créativité politico-constitutionnelle ! Dernière innovation : élire le président de la...