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Actualités - CHRONOLOGIE

ASSISTANCE - À l’occasion du lancement officiel de la Business Incubator Association de Tripoli La BIAT, une bouffée d’oxygène pour les PME du Nord Magali GHOSN

Dotée d’un budget de 700 000 euros offerts par l’Union européenne, la nouvelle pépinière d’entreprises de Tripoli (BIAT) devrait apporter une bouffée d’air à cette ville longtemps négligée mais également à toute la zone du Nord. Consciente de l’importance de l’intégration des PME dans l’économie locale, l’Union européenne avait lancé en 2004, en collaboration avec le ministère de l’Économie et du Commerce, « le programme de soutien intégré aux petites et moyennes entreprises (PME) », doté d’un budget total de 17 millions d’euros. C’est dans le cadre de cette initiative que la BIAT a été lancée officiellement hier à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Tripoli et que la pépinière de Berytech, un centre engagé depuis une dizaine d’années dans l’incubation de start ups, sera lancée aujourd’hui à Beyrouth, à la rue de Damas. « L’établissement de la BIAT relève le défi que s’est fixé la Commission européenne de développer un tissu productif libanais sur la totalité du territoire national et non seulement dans la capitale et ses alentours », a déclaré hier Patrick Laurent, chef de la Délégation de la Commission européenne au Liban. Outre ces deux pépinières, deux autres situées à Saïda et dans la vallée de la Békaa verront le jour prochainement. M. Laurent a effectué une tournée dans deux nouvelles PME à Tripoli qui présentent un fort potentiel de croissance et qui bénéficieront éventuellement du soutien de la BIAT. « Ce n’est pas l’apport financier qui nous manque mais plutôt une assistance technique et une orientation vers le marché interne mais également vers l’exportation », a souligné le directeur d’une nouvelle entreprise de matelas, Bellaflex, Hilmi Nasrat. Cette entreprise familiale, présente depuis longtemps à Tripoli dans le commerce de matelas, a pris le risque de se lancer en pleine guerre en juillet dans la fabrication d’une usine de matelas dont le prix peut aller de 50 à 500 dollars. « Cette entreprise présente un atout certain grâce à sa capacité à assurer aussi bien des produits haut de gamme que des produits d’entrée de gamme », a estimé M. Laurent. « Nous sommes conscients du risque que nous avons pris mais nous croyons au potentiel de notre usine », a ajouté M. Nasrat avouant que leur désir d’exporter vers l’UE est avant tout un moyen de diminuer les risques liés à l’instabilité du marché libanais. La visite de la Délégation européenne a été poursuivie dans un des quartiers les plus populaires de Tripoli où se trouve la boutique vendant du savon traditionnel, Hassoun. Cette entreprise artisanale a séduit M. Laurent qui estime que ce produit trouvera facilement des débouchés sur le marché extérieur grâce à son aspect artisanal mais également à son prix. Il reconnaît toutefois le long chemin que devraient parcourir de telles entreprises pour s’aligner aux normes européennes et séduire les marchés occidentaux. La mission de la BIAT interviendra justement à ce niveau en aidant ces entreprises dans l’élaboration de stratégies de commercialisation, de production, en facilitant l’accès aux financements, etc. La BIAT a actuellement à son compte 40 dossiers de PME, dont l’entreprise Jana spécialisée dans les produits parapharmaceutiques. « Nous avons créé notre entreprise en 2003. Depuis, notre chiffre d’affaires a plus que doublé », a souligné son copropriétaire Jamal Mouazzem, pharmacien de formation. « Nous avons presque tous les ingrédients pour réussir mais nos capacités sont modestes. Nous avons un besoin crucial de soutien pour effectuer nos études », a ajouté sa femme, co-fondatrice de l’entreprise. L’instabilité politico-économique ne semble pas démotiver ces nouveaux entrepreneurs malgré une absence quasi totale de soutien de la part de l’État. À titre d’exemple, le directeur de Bellaflex relève cette absence par la lenteur des services publics. « Nous avons commandé depuis des mois une ligne téléphonique ainsi qu’un compteur électrique pour notre usine et nous ne les avons toujours pas reçus », a-t-il déploré. Pour Patrick Laurent, ces procédures administratives doivent nécessairement être allégées. Contrairement à d’autres, le diplomate européen défend avec ardeur la capacité industrielle des PME locales et rejette l’idée selon laquelle le potentiel du Liban se cantonne au tertiaire. En plaidant pour le développement des différentes régions libanaises, Patrick Laurent espère que l’économie sera un facteur de convergence.
Dotée d’un budget de 700 000 euros offerts par l’Union européenne, la nouvelle pépinière d’entreprises de Tripoli (BIAT) devrait apporter une bouffée d’air à cette ville longtemps négligée mais également à toute la zone du Nord. Consciente de l’importance de l’intégration des PME dans l’économie locale, l’Union européenne avait lancé en 2004, en collaboration avec le...