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Les deux prétendants entrent dans une « nouvelle campagne » Sarkozy et Royal peaufinent leur stratégie au centre

Créer un « front anti-Sarkozy » du côté de la socialiste Ségolène Royal, recentrer le discours pour Nicolas Sarkozy : les finalistes de la présidentielle française affinaient déjà hier leur stratégie pour attirer les voix du centre indispensables à la victoire finale. Au premier tour, dimanche, marqué par une très forte participation, les Français ont massivement opté pour un choc classique droite-gauche le 6 mai. Ce vote tournera la page des 12 années de présidence de Jacques Chirac et marquera l’avènement d’une nouvelle génération politique dans un pays avide de changement. Les deux candidats élus lors de ce premier tour, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, se sont lancés dès hier dans la bataille du second tour de la présidentielle française, où le candidat de droite fait figure de grand favori mais dont l’issue dépendra largement des électeurs centristes courtisés par les deux camps. L’enjeu pour M. Sarkozy (31 % des voix), déjà installé comme favori du second tour, comme pour Mme Royal (près de 26 %), consiste à séduire les électeurs du centriste François Bayrou (18,55 %), en position d’arbitre. Et ce sans donner l’impression de se livrer à des tractations en coulisses ou de changer totalement de discours entre les deux tours. Dès hier matin, le parti UMP de M. Sarkozy s’est doté d’« un pôle centriste » et même d’un « pôle de gauche » animé par l’ancien conseiller économique du PS Éric Besson, qui a démissionné avec fracas en pleine campagne en dénonçant « l’amateurisme » de Ségolène Royal. Et les appels du pied du camp Sarkozy à François Bayrou se multiplient : le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo, centriste d’origine, a ainsi jugé hier « indispensable » que l’UDF de M. Bayrou soit représentée « massivement » dans le prochain gouvernement. De son côté, soulagé d’avoir échappé à une répétition du « cataclysme » de 2002, lorsque son candidat Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour par M. Le Pen, le camp socialiste est confronté à une arithmétique défavorable, avec un total des voix de gauche historiquement bas (36,5 %). Les cinq sondages publiés dimanche après le premier tour donnent M. Sarkozy assez largement vainqueur, avec 52 % à 54 % des voix. Mais tous les analystes soulignent que les jeux ne sont pas faits. « Les conditions de la victoire sont réunies », a estimé le chef du Parti socialiste François Hollande, également compagnon de Mme Royal. « Nous sommes dans une dynamique et elle ne se ralentira pas », a-t-il assuré, en demandant aux militants de se mobiliser pour « convaincre » les électeurs centristes. « Une nouvelle campagne s’ouvre », avait déclaré dimanche soir Ségolène Royal, 53 ans, dont la stratégie sera de fédérer un front « tout sauf Sarkozy » en insistant sur la personnalité controversée de son adversaire. Elle a bénéficié d’appels immédiats en sa faveur des petits candidats de gauche éliminés au premier tour. Sur le terrain, les deux finalistes sont repartis à la bataille sans tarder et ont repris la ronde des meetings, Nicolas Sarkozy à Dijon (centre-Est) et Ségolène Royal à Valence (Sud-Est). Leur affrontement devrait culminer avec un débat télévisé le 2 mai. M. Sarkozy s’est rendu dans un foyer de femmes en détresse. « Un pays, pour moi, c’est comme une famille. Celui qui a la vie la plus lourde doit avoir l’attention la plus grande », a-t-il assuré, se disant prêt à « prendre en charge la souffrance ». M. Sarkozy, 52 ans, a également été reçu hier matin au palais de l’Élysée par le président Jacques Chirac, qui lui a apporté son « soutien » et ses « encouragements » pour le 6 mai, après avoir appuyé sans enthousiasme sa candidature avant le premier tour. Se présentant comme l’homme de la « rupture », M. Sarkozy a souhaité que la campagne du second tour permette « un débat de fond entre deux projets de société ». Il propose un vaste programme de réformes libérales alors que son adversaire insiste sur sa volonté d’incarner un renouveau « en douceur ». Le leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen, 78 ans, qui s’était qualifié en 2002 pour le second tour à la stupéfaction générale, a quant à lui subi un revers pour son dernier combat présidentiel, avec 10,44 %, sans doute victime du positionnement à droite de M. Sarkozy. Au-delà des chiffres, « la personnalité des candidats comptera énormément dans le choix » des électeurs, prédit pour sa part Roland Cayrol, directeur de l’institut CSA. D’où le ton « rassembleur » adopté dès dimanche soir par Nicolas Sarkozy, qui a affiché sa volonté de « protéger tous les Français ». C’est aussi une façon de répondre à la stratégie du camp socialiste : « Tout sauf Sarkozy. » Pour la presse, le vote massif de dimanche, avec une participation proche de 85 %, a en tout cas marqué la « réconciliation des Français avec la politique » après le séisme de 2002.
Créer un « front anti-Sarkozy » du côté de la socialiste Ségolène Royal, recentrer le discours pour Nicolas Sarkozy : les finalistes de la présidentielle française affinaient déjà hier leur stratégie pour attirer les voix du centre indispensables à la victoire finale.
Au premier tour, dimanche, marqué par une très forte participation, les Français ont massivement opté pour un...