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Pour les Anglais, Cristiano Ronaldo, c’est Maradona

Le Portugais de Manchester United Cristiano Ronaldo, désigné meilleur joueur d’Angleterre par ses pairs dimanche, n’échappe pas à l’exercice un peu vain de la comparaison avec les légendes du passé, auquel sont soumis tous les footballeurs talentueux. Aux yeux des Anglais, l’ailier est le meilleur dans le meilleur championnat du monde. Il est donc le « meilleur du monde ». L’implacable syllogisme ne laisse pas de place à la comparaison avec les Lionel Messi, Ronaldinho et autres Kaka. D’ailleurs Ronaldo retrouve ce dernier mardi en Ligue des champions contre l’AC Milan. L’Angleterre va donc chercher ses comparaisons dans le passé. « À 22 ans, il a les mêmes qualités que Maradona et Pelé. Désormais, c’est à chacun de décider s’il est aussi bon que Maradona et Pelé », assène l’entraîneur Alex Ferguson. « Je n’ai jamais vu un joueur faire ce qu’il fait », s’extasie Bobby Charlton. « Il y a toutes les chances qu’il devienne le meilleur joueur de l’histoire de Manchester United », poursuit Denis Law. Dans une formule savoureuse, David Pleat le juge « comparable à l’incomparable George Best ». À ce rythme, le sculpteur dont les statues de Law, Best et Charlton accueillent les visiteurs d’Old Trafford risque d’avoir rapidement une commande. Ronaldo a réussi une saison magnifique, la première de la maturité depuis son arrivée à Manchester à 17 ans en 2003. Dribbleur né, provocant sans cesse des défenseurs tétanisés, rapide, puissant, redoutable passeur, capable de marquer dans le jeu et sur coup de pied arrêté, aussi adroit du droit que du gauche, bon de la tête, le Portugais est un joueur exceptionnel. Ce talent, Ferguson l’a repéré dès l’âge de 15 ans, quand il jouait au Sporting Lisbonne même si l’Écossais aime faire courir la légende qu’il l’a embauché après l’avoir vu à l’œuvre lors d’un match d’avant-saison en 2003. La double récompense individuelle reçue dimanche (meilleur jeune et meilleur joueur) est une évidence. Ronaldo a été l’homme essentiel du parcours de Manchester. Mais a-t-il passé la limite qui sépare le grand joueur de la légende ? Pelé, qui n’a jamais aimé que quiconque se compare à lui, juge « prématurées » de telles analogies et demande à « voir si dans un ou deux ans, il sera au même niveau ». Surtout s’il aura apporté des trophées à sa sélection, critère qui fait souvent passer le « grand joueur » au statut de légende. Pelé était champion du monde à 17 ans, Maradona a remporté le Mondial 86 à lui tout seul, tout comme la France n’aurait pas remporté son premier titre, l’Euro 1984, sans Michel Platini. Zinedine Zidane est l’homme du Mondial 98 et de l’Euro 2000, comme Ronaldinho et Ronaldo sont attachés au sacre de 2002. Eusebio et Johan Cruyff sont deux exceptions, mais le Néerlandais dégageait un souffle romantique absent chez Ronaldo qui pour l’heure doit se contenter d’une finale et d’un titre de « joueur le plus sexy » lors de l’Euro 2004. À son âge, Eusebio avait déjà remporté deux Coupes d’Europe des clubs champions avec le Sporting Lisbonne. Sa double récompense a valu au Portugais une autre comparaison dans la presse britannique qui peut l’inciter à garder les pieds sur terre : il est le premier à être désigné meilleur jeune et meilleur joueur d’Angleterre depuis Andy Gray en 1977. Hormis les téléspectateurs de Sky Sports où il fait l’expert, qui se souvient de cet attaquant écossais de Wolverhampton et d’Aston Villa ? Ronaldo est sans doute plus proche de Maradona que de Gray. Mais la route reste longue.
Le Portugais de Manchester United Cristiano Ronaldo, désigné meilleur joueur d’Angleterre par ses pairs dimanche, n’échappe pas à l’exercice un peu vain de la comparaison avec les légendes du passé, auquel sont soumis tous les footballeurs talentueux.
Aux yeux des Anglais, l’ailier est le meilleur dans le meilleur championnat du monde. Il est donc le « meilleur du monde »....