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Actualités - CHRONOLOGIE

Jusqu’au 20 avril, l’Université de Balamand, espace de discussion Réflexion internationale sur les questions identitaires que soulève la francophonie May MAKAREM

Le coup d’envoi du colloque international organisé par le département de langue et de littérature françaises de l’Université de Balamand sur le thème « Francophonie : conflit ou complémentarité identitaire ? » a été donné, hier, en présence du représentant du ministre de la Culture, M. Alexandre Najjar, des ambassadeurs du Canada et du Gabon, MM. Louis de Lorimier et Simon Wilfrid Ntoutoum Emane, du directeur du bureau Monde arabe de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), M. Olivier Garro, des doyens de l’université, du corps professoral et d’un nombre d’étudiants. La manifestation qui se tient jusqu’au 20 avril réunit plus de 70 intellectuels, écrivains et universitaires venus d’Amérique, d’Europe, du Maghreb, d’Afrique, de Turquie et d’Égypte. Les sujets qui seront débattus se rapportent à quatre thèmes principaux : francophonie et représentation du monde ; identité plurielle ou le nomadisme culturel ; éthique et valeurs de la francophonie ; ses enjeux et ses frontières, a indiqué, lors de la séance inaugurale, M. Georges Dorlian, coordinateur du colloque. Après le mot de circonstance prononcé par le doyen de la faculté des lettres, M. Nadim Naimy, M. Georges Nahas, vice-président de l’université (des obligations administratives ont retenu le président Élie Salem à l’étranger), a insisté sur la teneur du thème du colloque qui, dans ces moments difficiles, « semble être une réflexion aussi bien interne qu’internationale ». Il a rappelé, à cette occasion, que l’université fondée, en 1988, c’est-à-dire en pleine guerre civile, s’est voulue « un lieu de rencontre dans la diversité » et « un acte d’unicité nationale ». De même, la création du Centre d’études islamo-chrétiennes vise à initier les étudiants, de tous bords, à la communication, au dialogue et à « l’esprit d’ouverture ». Prenant à son tour la parole, Olivier Garro a fait remarquer que si la mondialisation a abattu les frontières et accordé une grande mobilité aux hommes, capitaux et savoirs, parallèlement on a vu apparaître, en raison de la peur du terrorisme et de celle de l’émigré économique dont on pense qu’il ne peut rien apporter, une fermeture, « un repli de soi », décrit comme « un choc des cultures » ou « choc des civilisations ». Or, « (...) il y a une douzaine de siècles, ces cultures se sont croisées et recroisées maintes fois, de manière brutale avec les croisades par exemple, mais le plus souvent de manière plus pacifique avec des échanges et enrichissements scientifiques, techniques et culturels considérables », signale Garro, insistant sur le fait que l’Europe et le monde arabe partagent un même territoire (celui de la francophonie), « basé sur l’échange, le dialogue et l’interculturalité ». C’est en tout cas le but que se propose l’AUF qui souhaite « encourager, dans les universités, les enseignants et les chercheurs qui sont capables de produire toutes les valeurs dont on a besoin. Ce sont aussi bien des valeurs scientifiques, des concepts nouveaux que des pensées philosophiques. Ce sont surtout la sève de ce nouveau territoire en émergence. Territoire où la cohabitation est possible et pacifique et où le débat est ouvert », a déclaré Garro. Pour sa part, Alexandre Najjar a souligné que la francophonie, au Liban, n’est pas un mot « creux » puisqu’elle se pratique au quotidien, dans les écoles, les universités, la presse et la littérature. « Nous ne la considérons pas comme un avatar du colonialisme. Elle n’est pas source de conflit identitaire, mais apparaît plutôt, à nos yeux, comme une ouverture indispensable, une richesse nécessaire. » Citant le président Charles Hélou, il a souligné qu’« elle n’est pour nous ni un impérialisme politique ni un impérialisme linguistique, mais un merveilleux instrument de dialogue interculturel ». Aussi, a-t-il contesté le manifeste publié en mars dernier dans Le Monde par les 44 écrivains français qui annonçaient la fin de la francophonie au profit d’une « littérature-monde ». « Ces auteurs se trompent, a dit Najjar, la francophonie n’a jamais été un pacte exclusif avec la nation française, comme ils le prétendent, mais un pacte universel, transnational, entre les différents pays ayant le français en partage. Il ne sert à rien de vouloir gommer les acquis de la francophonie et de ses institutions. Il convient plutôt de réfléchir ensemble aux moyens de la dynamiser (...) Ce colloque permettra sans doute une réflexion approfondie, objective, autour des sujets qui intéressent la francophonie, et notamment les questions identitaires qu’elle soulève », a-t-il ajouté. Signalons enfin que, dans l’après-midi, une conférence intitulée « Le français, une salve d’avenir » a été donnée par Salah Stétié. Elle a été suivie par un débat axé sur le thème « Médiation, identité, altérité », auquel ont pris part Abdelmagid Benhabib (Université de Tlemcen, Algérie), Moussa Abdoulwahabi (Université de Niamey, Niger), Samira Boubakour (Université de Lyon, France) et Saida Chair de l’Institut supérieur des sciences humaines de Tunis.
Le coup d’envoi du colloque international organisé par le département de langue et de littérature françaises de l’Université de Balamand sur le thème « Francophonie : conflit ou complémentarité identitaire ? » a été donné, hier, en présence du représentant du ministre de la Culture, M. Alexandre Najjar, des ambassadeurs du Canada et du Gabon, MM. Louis de Lorimier et Simon...