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Actualités - CHRONOLOGIE

À Maroun el-Rass, les Casques bleus français suscitent la méfiance…

À Maroun el-Rass, raconte Tom Perry de Reuters, les militaires français de la Finul ne sont pas les bienvenus. Dans ce village du Liban-Sud dévasté par la guerre de juillet, l’appui de la France au gouvernement de Fouad Siniora nourrit aussi la méfiance et l’agacement à l’égard des Casques bleus envoyés par Paris. « Quand on entend le grondement d’un char, on a l’impression que les Israéliens sont revenus », peste Mariam Farès. Comme beaucoup d’autres habitants de Maroun el-Rass, elle avait fui son village en juillet lorsqu’il est devenu un champ de bataille entre Israël et le Hezbollah. La majeure partie de cette localité située au sommet d’une colline est d’ailleurs toujours en ruines et des milliers de Casques bleus patrouillent désormais dans ce secteur depuis l’intervention du Conseil de sécurité de l’ONU ayant mis fin au conflit en août. Des soldats français de maintien de la paix ont notamment été déployés dans ce village proche de la frontière israélienne, où le Hezbollah jouit d’une grande popularité. Si les habitants expliquent que les patrouilles de blindés terrorisent les enfants, leur soutien au parti de Hassan Nasrallah est un facteur essentiel du ressentiment qu’ils nourrissent à l’égard des militaires envoyés par Paris, qui appuie les adversaires du Hezbollah dans la crise libanaise. « Ce facteur explique pourquoi les gens en ont assez des militaires français », souligne l’adjoint au maire, Hussein Ali. « La position de la France n’est pas bonne, c’est la position des Américains », ajoute-t-il. Au sein de la Finul, on affirme d’ailleurs utiliser autant que possible les véhicules légers. « Nous faisons tout notre possible pour minimiser la gêne », dit un porte-parole. « La Finul noue traditionnellement des relations extrêmement étroites avec la population. Nous avons confiance dans le maintien de ce type de relations », plaide-t-il. Mais il faut dire que Maroun el-Rass, comme la plupart des autres localités du sud, se range massivement derrière le Hezbollah, aussi bien dans son conflit avec Israël que dans son bras de fer avec le gouvernement Siniora. Des pancartes à la gloire du parti pullulent sur le bas-côté des routes et le drapeau jaune du Hezbollah flotte à la frontière avec l’État hébreu. « La plupart des habitants sont persuadés que (les Casques bleus) sont là pour protéger les Israéliens, pas nous », rapporte Zeinab Farès, une commerçante. Près du village, des militaires libanais occupent un poste de surveillance offrant une vue panoramique sur le nord d’Israël. Conformément à la 1701, l’armée libanaise s’est déployée sur des positions auparavant détenues par le Hezbollah. Et comme avant le conflit, le mouvement chiite dissimule ses armes à l’abri des regards. Ses dirigeants ont insisté auprès de la population sur la nécessité de nouer de bonnes relations avec la Finul, dont ils saluent l’efficacité dans l’examen des requêtes des habitants. Le Hezbollah a toutefois aussi multiplié les mises en garde contre toute tentative d’espionnage, ce qui, pour les observateurs, a alimenté la méfiance de la population à l’égard de la Finul. Timour Goksel, ancien porte-parole de la Finul, pense que ces avertissements peuvent être la source de malentendus. « Si le Hezbollah juge qu’il ne veut plus de la Finul ou de tel ou tel pays, il lui sera très facile de pousser les habitants à agir », prévient-il. Et à Maroun el-Rass, les habitants disent avoir refusé en février une aide médicale des Casques bleus français. Sauf que cette défiance à l’égard de la Finul n’est pas partagée en d’autres endroits du Liban-Sud. Certains acceptent non seulement l’aide médicale, mais aussi d’autres services gratuits de la Finul, tels que des cours de langue ou de yoga. À Tibnine, l’hôpital de campagne installé par l’armée belge a ainsi soigné environ 2 300 civils depuis octobre. « Si vous avez le moindre problème, ils vous aident », se réjouit ainsi Ali Kachakich, lui-même soigné pour une piqûre de scorpion…

À Maroun el-Rass, raconte Tom Perry de Reuters, les militaires français de la Finul ne sont pas les bienvenus. Dans ce village du Liban-Sud dévasté par la guerre de juillet, l’appui de la France au gouvernement de Fouad Siniora nourrit aussi la méfiance et l’agacement à l’égard des Casques bleus envoyés par Paris.
« Quand on entend le grondement d’un char, on a l’impression...