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Lancé par l’ALBA, Majal ciblera d’abord la banlieue sud, la Békaa et le Liban-Sud Coup d’envoi du premier observatoire universitaire pour la construction et la reconstruction May MAKAREM

Il y a 12 ans, l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA) instaurait la première formation de troisième cycle au Liban : l’Institut d’urbanisme. Innovant toujours, l’ALBA décide aujourd’hui de doter le Liban d’un observatoire universitaire (Majal) pour la construction et la reconstruction, dont le principal centre d’intérêt sera vraisemblablement la banlieue sud, la Békaa et le Liban-Sud, dévastés par les bombardements israéliens de juillet-août derniers. S’appuyant sur un réseau de chercheurs et d’experts, architectes, sociologues et économistes, Majal a pour objectif de collecter les informations et de les diffuser sous des formes diverses (conférences, tables rondes, publications et site Internet qui sera prochainement accessible). La structure mise en place permettra de piloter un « forum consacré aux échanges d’idées », et de développer la coopération et la coordination entre les praticiens, les institutions étatiques, les organisations non gouvernementales et la population. « Les décisions relatives à l’aménagement urbain sont normalement étudiées, analysées, évaluées, et les avis de la population prises en compte. Un processus de validation est mis en place pour limiter le risque d’erreur, et répondre aux besoins à moyen et long terme », indique le responsable de Majal, l’architecte-urbaniste Serge Yazigi. « Mais après les bombardements israéliens de juillet-août derniers, nous nous sommes trouvés face à une situation de crise où il fallait pratiquer des actions rapides, c’est-à-dire un urbanisme d’urgence. Or nous nous sommes rendu compte que les informations étaient sectorielles, limitées à quelques organismes qui travaillaient sur place. Il était donc nécessaire de créer, à travers un observatoire qui diffuserait l’ensemble des informations, une synergie entre les divers acteurs », explique Yazigi, insistant sur l’importance de permettre aux municipalités et à la population des quartiers et villages dévastés d’exprimer leurs avis critiques. Car, « s’il est vrai que les responsables sont confrontés à agir dans la rapidité pour pallier aux demandes pressantes, il ne faut pas se leurrer. La reconstruction va s’étaler sur une dizaine d’années », souligne le responsable de l’observatoire, qui donne à titre d’exemple la reconstruction du centre-ville, dont la superficie, largement moins importante que celle des régions détruites durant l’été 2006, a pris 25 ans d’âge, et ce, malgré un acteur privé, en l’occurrence Solidere, à laquelle on a donné toutes les marges pour intervenir rapidement. À la question de savoir si les courants politiques vont permettre aux experts de se pencher sur les régions placées sous leur influence, Serge Yazigi a mis les points sur les i : « Notre objectif n’est pas de dire au Hezbollah ce qu’il doit faire ou ne pas faire, mais d’étudier les besoins réels de chaque région, de diffuser l’information, d’encourager le débat public et d’aider les acteurs à communiquer entre eux pour mieux valider leur choix », a-t-il dit, affirmant que l’observatoire, outil universitaire et apolitique, a pour vocation la collecte des données, leur conservation et leur diffusion. « Nous sommes garants de son impartialité et de sa capacité d’être à égale distance de tous les acteurs. » Dans le cadre de Majal, des conférences et des congrès seront organisés, des publications éditées et la recherche encouragée, a encore précisé Yazigi. Ouvert à toutes les universités et centres de recherche, l’observatoire sera doté d’un comité administratif et d’un comité d’orientation regroupant des praticiens en matière de planification et de gestion urbaine. Un comité technique sera chargé de la collecte des informations, et de la publication des recherches et des études établies par les experts qui se penchent sur ce vaste champ d’expérimentation qu’est devenu le Liban.
Il y a 12 ans, l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA) instaurait la première formation de troisième cycle au Liban : l’Institut d’urbanisme. Innovant toujours, l’ALBA décide aujourd’hui de doter le Liban d’un observatoire universitaire (Majal) pour la construction et la reconstruction, dont le principal centre d’intérêt sera vraisemblablement la banlieue sud, la Békaa et...