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Actualités - CHRONOLOGIE

RENCONTRE - Demain, vendredi 12 janvier, au palais de l’Unesco Un concert pour la joie et la paix avec maestro Robert Lehrbaumer

Seconde visite du maestro autrichien Robert Lehrbaumer à Beyrouth pour diriger l’Orchestre symphonique national libanais. Dans ses bagages, une fois de plus, des partitions de Johann Strauss fils. «Dans le même esprit que le concert donné l’an dernier au Grand Sérail, mais guère identique à celui qui se donnera ce vendredi 12 au palais de l’Unesco», précise Robert Lehrbaumer, un peu pince-sans-rire. Rencontre avec un chef d’orchestre doublé d’un pianiste concertiste, d’un organiste inspiré et d’un pédagogue pour qui parler musique c’est aussi naturel et vital que respirer… Les cheveux châtain clair légèrement annelés, un peu longs, le teint clair, les yeux d’un bleu de porcelaine, Robert Lehrbaumer s’exprime en un anglais métissé d’accent autrichien. À quarante-six ans, ce Viennois imbibé de la culture de son pays compte à son actif plus de 3 500 concerts (à neuf ans, il faisait déjà partie du monde de la musique et assume son premier récital à 16 ans) et plus de douze CD dans les bacs. «J’aime Bach, Beethoven, Chopin, Stravinsky, mais aussi Strauss qui est ancré dans l’esprit viennois, dit maestro Lehrbaumer. Strauss c’est un grand éclat de vie, avec de la joie. J’ai beaucoup apprécié l’enthousiasme du public libanais l’année dernière devant le déploiement de la musique à trois temps! Réaction tonique partagée aussi par l’orchestre. Ce rythme des mesures à trois temps c’est déjà tout un art: à la fois régulier et irrégulier, avec un sens particulier pour instaurer le rythme qui a ses pulsations et ses secrets… La musique de Strauss, d’une grande richesse sonore, est typiquement viennoise. Strauss était l’enfant de son siècle. À une époque, tout le monde jouait du Schubert… Et puis la moitié de Vienne a dansé sur les airs de Strauss! Un vrai phénomène. D’où, quand on parle de Strauss, il faut évoquer les racines des choses, ce qui est une tradition… Je dirais que la musique de Strauss c’est une maladie positive et l’aimer c’est être positivement infecté! Sa musique est une drogue positive. Pour moi, il est le compositeur le plus positif qui ait vécu, le plus aimé aussi… Quand on aime la musique de Strauss, on ne peut pas haïr, on ne peut vouloir faire la guerre, on aime la vie… Ce concert est une invitation à la joie, à la paix…» Mais revenons un peu à la carrière de musicien-interprète-soliste. Maestro Lehrbaumer a-t-il les mêmes préférences musicales devant les touches d’un clavier ou celles d’un orgue? «Cela diffère évidemment, répond Lehrbaumer. Comme pianiste, j’aime surtout Schubert et Liszt . Pour l’orgue, il y a Bach, Schmitt (un collègue à Arnold Schonberg). Tenez, pour mes CD où je joue en soliste, j’ai interprété des œuvres de Mozart, Schumann, Tchaïkovsky, Bach, Schubert, Liszt et quelques compositeurs contemporains… Et mon dernier projet d’enregistrement va à la Rhapsody in Blue de Gershwin, dans sa version jazz band, avec en plus des concertos pour piano de Haydn et Mozart…» Ses impressions sur le pays du Cèdre, maintenant qu’il le connaît? «Je me sens bien ici, confie Lehrbaumer, avec un sourire de contentement. Il y a des paysages magnifiques et surtout je suis charmé par la reconstruction si splendide du centre-ville… Je suis heureux aussi de renouer avec les musiciens de l’orchestre. J’aime par ailleurs écouter la langue arabe que je trouve belle dans ses intonations fortes… La musique reste un symbole et une part de la vie. Et c’est bon de la partager avec les autres.» Ce vendredi se succéderont au palais de l’Unesco, valses, marches, ouvertures, polkas… Va-t-il instaurer, en ce sens, une tradition de la musique viennoise à Beyrouth? «S’il y a intérêt, pourquoi pas? Puisque cet amour pour cette musique est aussi bien partagé par le public et les musiciens… Mais cela n’exclut pas aussi d’élargir le cercle et de présenter d’autres compositeurs… Et pourquoi pas Strauss et Wagner, Brahms ou Carl Mikhael Ziehrer, un musicien qui a donné aussi dans le domaine des marches et des polka et que le public ne connaît pas autant que les Strauss…» Rendez-vous donc sous la houlette de maestro Robert Lehrbaumer pour un vrai feu d’artifice musical, pour une soyeuse croisière où la joie, la bonne humeur et le rythme ont le vent en poupe. Edgar DAVIDIAN

Seconde visite du maestro autrichien Robert Lehrbaumer à Beyrouth pour diriger l’Orchestre symphonique national libanais. Dans ses bagages, une fois de plus, des partitions de Johann Strauss fils. «Dans le même esprit que le concert donné l’an dernier au Grand Sérail, mais guère identique à celui qui se donnera ce vendredi 12 au palais de l’Unesco», précise Robert Lehrbaumer, un...