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Les plages thaïlandaises bondées de nouveau

Les touristes reviennent en masse sur les plages de Thaïlande, deux ans après le tsunami meurtrier de décembre 2004, et cherchent visiblement à tourner la page. À Phuket, personne ne s’arrache les tee-shirts « Tsunami Survivor » (Rescapé du tsunami) vendus dans le commerce, et les vacanciers semblent ignorer les discrètes cérémonies organisées à la mémoire des quelque 5 400 personnes ayant péri il y a deux ans sur les côtes de la mer d’Andaman. « Soit ils sont respectueux, soit ils s’en fichent, ou tout simplement ils veulent aller à la plage et siroter leur Pina Colada », explique Gregory Anderson, directeur général du Méridien à Khao Lak, au nord de Phuket. Alors qu’il y a un an, l’activité touristique peinait à redémarrer dans le sud de la Thaïlande, certains grands hôtels affichent aujourd’hui complet. Cependant, la situation n’est pas aussi idyllique pour tout le monde. Prateep Potsakul, 32 ans, et sa sœur Paongping Pengtny, 36 ans, vendaient des vêtements sur la célèbre plage de Patong, à Phuket. Lorsque la première vague a déferlé le 26 décembre 2004, Prateep s’est mis à courir vers les collines, laissant tout derrière lui. « Tout est parti », raconte-t-il en regardant la plage où, aujourd’hui, des centaines de touristes paressent dans des chaises longues alignées à perte de vue. L’institut privé Kasikorn Research prédit que les arrivées de touristes à Phuket atteindront 4,7 millions cette année, soit une augmentation de 87 % par rapport à 2005. 500 000 vacanciers supplémentaires sont attendus en 2007, selon ces prévisions. Certains touristes comme Ellis Henriksen, retraité danois de 61 ans, estiment que leur venue aide la population locale qui n’a pas toujours profité des dons massifs de la communauté internationale en raison notamment d’un manque de coordination. Les investisseurs de l’hôtellerie, eux, n’ont pas perdu de temps. « La reconstruction a été très rapide. Je ne sais pas d’où est venu l’argent parce que certaines personnes n’ont rien reçu », dit M. Henriksen. Montrant du doigt une place nouvellement construite sur le front de mer, il ajoute : « Peut-être l’argent est-il allé là, au lieu d’atteindre les gens. » À Ban Nam Khem, village de pêcheurs dévasté par le tsunami, les touristes ne semblent pas s’arrêter, en dépit de la présence incongrue d’un bateau propulsé au milieu de la localité il y a deux ans. Un mémorial a été édifié et seuls quelques missionnaires chrétiens passent près de roses asséchées et de photos jaunies. Samaporn Petchkleang, 33 ans, possède un restaurant près du mémorial et tient à la disposition des clients six livres de photos décrivant l’horreur du tsunami. Tee-shirts « Rescapé », images terribles, soirées à thème : cette commercialisation irrite parfois. « Ce n’est pas bien de faire de l’argent comme ça », estime Eva Eriksson, touriste suédoise de 45 ans. M. Anderson, du Méridien, juge, lui, qu’il n’y a rien de mal. « Ce n’est pas morbide. C’est juste de la curiosité. De la même manière que si vous alliez à Naples, vous iriez certainement visiter Pompéi. » Charlotte McDONALD-GIBSON (AFP)
Les touristes reviennent en masse sur les plages de Thaïlande, deux ans après le tsunami meurtrier de décembre 2004, et cherchent visiblement à tourner la page.
À Phuket, personne ne s’arrache les tee-shirts « Tsunami Survivor » (Rescapé du tsunami) vendus dans le commerce, et les vacanciers semblent ignorer les discrètes cérémonies organisées à la mémoire des quelque...