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ÉTUDE - Record des sommes levées dans le monde en 2006 L’Asie profite du boom des introductions en Bourse aux dépens des États-Unis

Les introductions en Bourse d’entreprises ont atteint un niveau record en 2006, profitant surtout aux places asiatiques et à Londres, selon une étude publiée hier qui confirme la marginalisation des États-Unis, dont la sévère législation effraie les candidats à la cotation. Avec 1 559 nouveaux groupes cotés et 227 milliards de dollars levés depuis le début de l’année lors d’introductions en Bourse, contre 167 milliards sur l’ensemble de 2005, 2006 a été particulièrement faste, selon cette étude du cabinet Ernst and Young. Surtout, elle restera comme l’année de la consécration des pays émergents sur les marchés de capitaux, où la mondialisation avance à marche forcée. Leurs entreprises dominant le palmarès des plus grosses introductions par le montant des capitaux levés : les banques chinoises ICBC et Bank of China sont première et deuxième du classement, devant la compagnie pétrolière russe Rosneft. « 2006 a été clairement l’année des marchés émergents », estime Gregory Ericksen, un spécialiste des marchés chez Ernst and Young, soulignant que les besoins grandissants en capitaux d’entreprises chinoises ou russes ont engendré une forte compétition entre les places boursières. Les grands gagnants de cette course mondiale à la cotation sont les Bourses de Hong Kong et de Londres (London Stock Exchange, LSE), qui ont capté respectivement 17 et 18 % des capitaux levés en 2006, devant la Bourse de New York (Nyse, 11 %) et la Bourse électronique américaine Nasdaq (6 %). Avec 8 %, la Bourse paneuropéenne Euronext reste loin derrière le LSE, mais bat largement l’allemande Deutsche Bourse (3 %). La Bourse de Shanghai se classe deuxième en nombre de sociétés accueillies (avec 9 % du total), derrière le LSE (13 %). Grâce à cette montée en puissance de Shanghai et Hong Kong, l’Asie a totalisé 34 % des capitaux levés cette année, derrière la zone Europe-Afrique-Moyen-Orient (42 %) mais devant l’Amérique du Nord 20 %, qui voit sa part se réduire depuis 2004, où elle atteignait 32 %. De quoi apporter de l’eau au moulin des détracteurs de la réglementation boursière américaine, accusée de repousser les entreprises étrangères candidates à la cotation et d’entraîner des retraits de la cote des sociétés qui avaient sauté le pas, il y a quelques années. « La première raison » pour laquelle les entreprises chinoises préfèrent se faire coter à Hong Kong, « c’est la crainte de l’environnement législatif et juridique aux États-Unis, comme les contraintes de contrôle interne » imposées par la loi Sarbanes-Oxley, se plaignait le PDG du Nyse John Thain lors d’une visite à Shanghai fin novembre. « Le manque de compétitivité des marchés américains commence à faire consensus » à Washington, et une éventuelle réforme réglementaire « sera l’un des grands thèmes du Congrès en 2007 », a expliqué de son côté Hal Scott, professeur à la Harvard Law School, lors d’une conférence organisée récemment à Paris par le cabinet juridique Jones Day et l’association Paris Europlace. Selon lui, « les Américains pourraient s’inspirer de certains aspects de la réglementation européenne », plus souple, afin d’attirer à nouveau les émetteurs. Cette compétition pour attirer les nouvelles cotations est devenue un moteur du mouvement de consolidation actuel du secteur boursier : le Nasdaq tente de racheter le LSE, tandis que la Bourse de New York voit dans son projet de rachat d’Euronext un moyen de se doter d’une plate-forme de cotation internationale non soumise à la réglementation américaine.
Les introductions en Bourse d’entreprises ont atteint un niveau record en 2006, profitant surtout aux places asiatiques et à Londres, selon une étude publiée hier qui confirme la marginalisation des États-Unis, dont la sévère législation effraie les candidats à la cotation.
Avec 1 559 nouveaux groupes cotés et 227 milliards de dollars levés depuis le début de l’année...