Le prix international récompense chaque année une réalisation écologique « Un Bosco per Kyoto 2006 » remis à Nora Joumblatt, à Rome May MAKAREM

Le prix international « Un bosco per Kyoto 2006 » (Une forêt pour Kyoto), lancé par l’académie italienne Kronos, a été décerné à Nora Walid Joumblatt, qui s’est distinguée dans son action en faveur de l’environnement et plus particulièrement en ce qui concerne la réserve naturelle des cèdres du Chouf. La cérémonie de la remise du prix s’est déroulée à l’hôtel de ville de Rome, en présence des ministres italiens de l’Environnement et de la Justice, du député et chef du parti des Verts, des responsables de l’Academia Kronos, des représentants d’institutions écologiques européennes ainsi que d’un grand nombre d’environnementalistes venus des différents coins de la planète. Le prix qui récompense chaque année une très belle réalisation écologique est allé donc à la réserve naturelle du Chouf, la plus vaste du Liban. Créée en 1994, elle occupe une superficie de 550 kilomètres carrés et regroupe plus de trois millions d’arbres de 16 espèces différentes. Elle abrite également plusieurs sites naturels et historiques, parmi lesquels la forteresse de Niha, et contient une grande variété de faune et de flore. Des écureuils, des sangliers, des porcs-épics, des loups et des gazelles s’y trouvent aussi. Dans son mot d’allocution, Nora Joumblatt a rappelé que les références aux forêts du Liban sont aussi vieilles que les premiers textes écrits de l’histoire et que les cédraies n’étaient pas seulement admirées pour leur beauté, mais parce qu’elles produisaient le bois le plus recherché pour construire les temples et les palais des rois d’Égypte, de Mésopotamie, de Phénicie, d’Assyrie, de Babylonie, de Perse et de Grèce. Les origines de l’épopée de Guilgamesh, qui narre sa visite et celle d’Enkidu au Mont-Liban pour y couper des arbres, remontent au troisième millénaire avant J.-C. III. Et à la mention qu’en 118 après J.-C., l’empereur romain Hadrien avait stipulé des règles visant à protéger les cèdres du Liban et à éviter le déboisement, les applaudissements ont éclaté dans la salle. Prenant successivement la parole, MM. Alfonso Pegoraro Scania, Alfredo Mastella et Enio La Malfa, respectivement ministres de l’Environnement et de la Justice, et président de l’Academia Kronos, ont mis l’accent sur une priorité absolue : la protection à long terme et la gestion durable de l’écosystème. Soulignant que l’avenir de la planète et du patrimoine naturel est réellement menacé si des actions concrètes à tous les niveaux ne sont pas rapidement mises en œuvre pour la préserver, les responsables italiens ont mis en exergue l’impact négatif des gaz à effet de serre sur la faune et la flore, ses répercussions sur notre climat, sur la santé humaine, sur la pêche et l’agriculture. Ils ont exhorté tous les pays à s’engager concrètement pour la sauvegarde de l’environnement, à multiplier les actions et à susciter une prise de conscience.