Rechercher
Rechercher

Actualités

« Si Bush savait que ce liquide était plus précieux que le pétrole, c’est le Canada qu’il aurait occupé et non pas l’Irak » Jean-Michel Jarre alerte le monde sur les problèmes de l’eau

Sous un déluge de feux d’artifice et de rayons laser, le musicien français Jean-Michel Jarre a marié samedi soir musique occidentale et marocaine au pied des dunes de sable de Merzouga (Sud-Est) pour alerter sur les graves conséquences de la raréfaction de l’eau. Des images impressionnantes sur le manque d’eau ont été projetées sur sept écrans géants, alors que les synthétiseurs produisaient une musique électro-acoustique qui dominait les instruments des musiciens marocains accompagnant le groupe de Jean-Michel Jarre. Sur un écran, un joueur invisible tire une balle de golf. Moins d’une seconde plus tard, sur un autre écran géant, ce sont des dizaines d’oranges qui tombent à terre laissant leur oranger dans une désolation renforcée par le teint noirci du tronc et des branches. « Un enfant meurt toutes les 17 secondes par manque d’eau », a lancé Jean-Michel Jarre aux spectateurs venus de toute la région d’Errachidia (Sud-Est) assister à son concert nocturne aux portes du désert. « Un parcours de golf en Arizona consomme en un jour plus d’eau que n’en consomme la ville de Fès en un mois », a-t-on pu lire sur l’un des sept écrans magiques du concert. « Le manque d’eau tue plus que la guerre », a souligné samedi Jean-Michel Jarre lors d’une conférence de presse. « Notre rôle à nous intellectuels, saltimbanques, artistes, c’est d’être des haut-parleurs », a-t-il ajouté en louant les actions de l’ONU et de l’Unesco dont il est ambassadeur de bonne volonté depuis 1993. Il a eu aussi recours à la satire : « Si le président (américain George W.) Bush savait que l’eau était plus précieuse que le pétrole, c’est le Canada qu’il aurait occupé et non pas l’Irak », a-t-il lancé aux spectateurs à Merzouga. « Water for life » ou « l’eau source de vie », est le slogan retenu par Jean-Michel Jarre pour son concert retransmis en direct par la télévision. 5 000 à 6 000 spectateurs ont assisté à ce concert. Ce gros spectacle a été une occasion pour « tenter de faire parvenir des messages sur le problème numéro un de la planète, celui de l’eau », a déclaré Jean-Michel Jarre reprenant un thème que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait retenu pour l’année 2006. Chaque citoyen du monde doit disposer d’au moins 20 litres d’eau potable par jour, fournis gratuitement aux personnes trop pauvres pour payer, préconisent les auteurs du rapport 2006 du PNUD. En Éthiopie, par exemple, le budget militaire représente 10 fois le budget alloué à l’eau et à l’assainissement, et 47 fois au Pakistan, souligne ce rapport. Ce sont les carences en adductions d’eau et en sanitaires qui poussent près de la moitié des filles d’Afrique subsaharienne à abandonner l’école primaire, estiment les auteurs du rapport. La population du Sud-Est marocain a accueilli favorablement le concert de Jean-Michel Jarre, également pour ses éventuelles retombées touristiques. Le musicien français a de son côté prévenu contre « le tourisme de masse » à Merzouga, lieu de transition entre les oasis vertes et les premières dunes du désert. Abdelfettah FAKIHANI (AFP)
Sous un déluge de feux d’artifice et de rayons laser, le musicien français Jean-Michel Jarre a marié samedi soir musique occidentale et marocaine au pied des dunes de sable de Merzouga (Sud-Est) pour alerter sur les graves conséquences de la raréfaction de l’eau.
Des images impressionnantes sur le manque d’eau ont été projetées sur sept écrans géants, alors que les...