Rechercher
Rechercher

Actualités

ÉVÉNEMENT - Nocturne ce soir de 17h00 à 21h00 au Musée national de Beyrouth et exposition jusqu’en février 2007 La fête malgré tout !

C’est un rendez-vous annuel que les inconditionnels espèrent immuable, en dépit ou à cause des circonstances que traverse le pays. L’an dernier, endeuillé par la mort de Gebran Tuéni, le Musée national de Beyrouth a choisi de porter le noir. La nocturne avait été annulée. Pour cette édition 2006, les organisateurs ont tenu à remettre leurs habits de fête. Deux expositions sont au programme du musée, symbole d’une culture et d’une civilisation ouvertes tant sur le passé que sur le présent. La première, présentée par la Direction générale des antiquités, a pour thème la femme dans l’Antiquité. Pour la seconde, la Fondation nationale du patrimoine/comité du musée s’est attelé à réunir 18 associations caritatives dont les ateliers ont créé une collection unique d’objets. Pour le plaisir, aux portes d’un Noël trop silencieux… Le musée est fin prêt pour la fête. Le sapin, orné de boules rouges et vertes, se dresse comme un gardien du temple. Les statues et sarcophages, éternels, attendent patiemment les visiteurs. Les vitrines sont en place. La boutique est comblée de couleurs et d’articles cadeaux créés par les fidèles designers Christelle Riou Pringuey, venue, comme chaque année, spécialement de France, Sara Beydoun, Samer Sinno, Magali Nahas et Mireille Khoury. Les objets archéologiques, dont certains inédits, sont installés au centre du musée, tels les invités d’honneur d’une soirée particulière. « Nous avons voulu, confie Suzy Hakimian, conservateur du Musée national, montrer la femme sous ses différents aspects : femme mère, femme femme, déesse, prêtresse, épouse, maîtresse, esclave, mais toujours femme anonyme et femme éternelle. » Pour ce faire, cinq vitrines ont été réunies par thème et objet. On peut y voir, sublimes, des figurines allant de l’âge du bronze moyen à la période romaine. Une tête de Tyché, déesse protectrice des villes, Vénus se mirant, Vénus pudique, Minerve guerrière ou encore les déesses de la fertilité se tenant le ventre et allaitant leur bébé. On peut y découvrir, tellement contemporains, des accessoires de beauté, peignes, bâtons à kohol, colliers, ceintures, coffret en ivoire. On peut enfin admirer une statue funéraire romaine de Tertia dédiée à la mémoire de sa fille Margalé, « qui résume tout : la beauté, la féminité, la coquetterie et la maternité », précise Suzy Hakimian. Artisanat et associations En cette année délicate et, comme le souligne Randa Daouk, la présidente du comité, « pour regrouper le pays en regroupant les différentes associations de toutes les régions libanaises et faire connaître notre artisanat », 18 associations représentatives ont été sélectionnées. De Tripoli au Chouf, à la Békaa, en passant par Beyrouth, Bourj Hammoud, Beit Chabab et Aïn Aar, ces associations, consacrées aux causes des handicapés, malentendants, aveugles, orphelins, Palestiniens, prostituées ou délinquants, ont conçu dans leurs ateliers leurs propres objets, révélateurs de leur savoir-faire. Il y a aussi bien des cols et des manches en dentelle (Turath), des jouets et décorations de Noël en paille (IRAP), des tapis en laine (Arsal Rural Development Association), des bougeoirs en crochet avec des perles (Dar al-Amal), des poupées (Lebanese Association SOS Villages), des cales de portes en métal et tissu (Imam Sadr Foundation), des tasses avec leur assiette en céramique peinte (Arc en ciel), des sacs et coussins en broderie classique (Inaash), des coffrets de Noël en bois agrémentés de savons (Azm & Saadé Association), des tabourets en bois et corde (The Lebanese School for the Blind & Deaf), des boîtes en bois et mosaïque (I’dad), des plateaux ornés de broderie en point de croix (Armenian Relief Cross in Lebanon), des bougies de Noël (hôpital Beit-Chabab), des boîtes en cuir et plexi avec des arrangements de chocolats (Sesobel), des châles en dentelle et des manchettes-bracelets avec des pierres semi-précieuses (Artisanat Mabrouk), des plateaux, des bols et des bougeoirs (Child and Mother Welfare Society), des services américains brodés à la main (Ashghalouna), des verres peints à la main (Amilieh Philantropic Islamic Association). On trouve surtout dans cette manifestation, à la fois culturelle et festive, de la joie, un avant-goût moins amer de Noël et sans doute l’espoir de jours meilleurs, à l’image de ce musée au sein duquel les civilisations cohabitent depuis des siècles en toute sérénité. Carla HENOUD

C’est un rendez-vous annuel que les inconditionnels espèrent immuable, en dépit ou à cause des circonstances que traverse le pays. L’an dernier, endeuillé par la mort de Gebran Tuéni, le Musée national de Beyrouth a choisi de porter le noir. La nocturne avait été annulée. Pour cette édition 2006, les organisateurs ont tenu à remettre leurs habits de fête. Deux...