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Des menaces de boycott pèsent sur la conférence de réconciliation prévue pour ce week-end L’Irak ravagé par les violences confessionnelles : plus de 100 morts en 24 heures

Au moins 37 personnes ont été tuées hier dans des violences en Irak alors que les tractations se poursuivent pour organiser samedi une conférence de réconciliation nationale. Dix personnes ont été tuées et 26 blessées dans l’explosion d’une voiture piégée à Kamaliyah, une zone majoritairement chiite, dans le nord-est de la capitale irakienne. L’explosion s’est produite vers 09h10 (06h10 GMT) sur un marché près de la mosquée chiite al-Kamaliyah, selon l’armée américaine. Un peu plus tard, un autre attentat a touché une mosquée sunnite dans le quartier voisin de Bagdad al-Jadida, également majoritairement chiite. Cinq personnes ont été tuées et une dizaine blessées dans l’explosion de deux voitures piégées. Ces attaques surviennent au lendemain d’un attentat antichiite meurtrier au centre de la capitale qui a fait 70 morts, et deux semaines après les attentats de Sadr City qui ont coûté la vie à plus de 200 personnes. Ailleurs dans le pays, dix soldats irakiens d’une unité de protection des sites pétroliers ont été tués à Riyadh près de Kirkouk (250 km au nord-est de Bagdad) dans un attentat avec deux camions-suicide. Par ailleurs, cinq personnes ont été abattues par des hommes armés dans la région de Baaqouba, ravagée par les violences confessionnelles. Dans la même province de Diyala, un mausolée chiite qui accueillait la dépouille mortelle d’un frère d’un des 12 imams historiques du chiisme a été dynamité. C’est dans ce contexte que doit se tenir samedi la conférence de réconciliation nationale promise par le Premier ministre Nouri al-Maliki et sur laquelle pèsent des menaces de boycott. « La conférence aura lieu comme prévu samedi », a assuré Omar Abdul-Sattar, du Parti islamique irakien (PII), principal parti sunnite dirigé par le vice-président Tarek al-Hachemi. Celui-ci, en visite à Washington, s’est entretenu mardi avec le président américain George W. Bush. Le Comité des ulémas musulmans, principale organisation religieuse sunnite, a annoncé samedi qu’il boycotterait la réunion. La présence d’anciens baassistes est un des points d’achoppement, certains sunnites étant favorables à leur participation, des chiites y étant hostiles. Les divisions internes irakiennes dépassent les frontières. Hier, le quotidien New York Times a révélé que le roi Abdallah d’Arabie saoudite a averti Washington qu’il soutiendrait les sunnites irakiens si les Américains se retiraient du pays. La stratégie américaine ne devrait toutefois pas changer rapidement, a affirmé le porte-parole de la Maison-Blanche Tony Snow. « Cela ne se produira pas avant la nouvelle année », a-t-il commenté. Le Premier ministre, qui s’est entretenu hier à Bagdad avec une délégation de parlementaires américains dont le sénateur John McCain, a pour sa part demandé « plus d’armes pour l’armée irakienne, plus de pouvoir et d’entraînement pour pouvoir assurer la sécurité dans le pays ». Bush pour un « bloc modéré » à Bagdad Parallèlement, le président George W. Bush a consulté hier les dirigeants kurdes Jalal Talabani et Massoud Barzani, avant de prendre le temps de la réflexion pour annoncer une nouvelle stratégie en Irak, a priori en janvier. Ces entretiens téléphoniques avec les dirigeants kurdes irakiens confirment que l’agenda du président américain restait ouvert et que l’une des hypothèses de travail de M. Bush était la formation d’un « bloc modéré » pour renforcer la fragile assise du Premier ministre Maliki. Au cours de la dernière quinzaine, M. Bush s’est entretenu directement avec M. Maliki, le chef du principal parti chiite Abdel Aziz Hakim, et le plus haut responsable politique sunnite, le vice-président Tareq al-Hachémi, avec l’intention apparente de former ce « bloc modéré ». Un tel bloc a tout pour fâcher le puissant dirigeant chiite radical Moqtada Sadr. Ceux qui décideront de ne pas se joindre au « bloc modéré » ont « des choix à faire », a pour sa part déclaré Tony Snow, porte-parole de la Maison-Blanche, à la presse qui lui demandait ce qu’il adviendrait d’eux.
Au moins 37 personnes ont été tuées hier dans des violences en Irak alors que les tractations se poursuivent pour organiser samedi une conférence de réconciliation nationale.
Dix personnes ont été tuées et 26 blessées dans l’explosion d’une voiture piégée à Kamaliyah, une zone majoritairement chiite, dans le nord-est de la capitale irakienne. L’explosion s’est...