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VOLVER Pedro Almodovar Raimunda, joli papillon qu’est Penelope Cruz, est une battante. Elle fait tout. Elle travaille, s’occupe de la maison, de son mari au foyer et de sa fille. Après un vent terriblement puissant, sa tante Paula, qui vivait dans le village familial, est sur le point de mourir. Un drame se produit également dans la vie de Raimunda. Le synopsis est étrange et pourtant le film ne l’est pas… Volver veut dire revenir. Revenir aux origines, vers celle qui nous a porté ou à la terre d’où l’on vient. Revenir à la vie et à soi-même. C’est de tout cela dont parle le dernier Almodovar. Un film d’une beauté inouïe, qui parle des femmes, de mélancolie, de voisinage, du Almodovar quoi. On a l’impression d’être dans un de ces films sociaux italiens. On pourrait même croire que Sophia Loren va apparaître. Interprétations magnifiques et film non moins magique. ANGEL-A Luc Besson Il était temps. Temps de retrouver Luc Besson qui, depuis Jeanne d’Arc, n’avait rien réalisé ; juste produit quelques trucs comme Yamakasi et consorts ; temps de voir enfin Jamel dans un vrai rôle à contre-emploi, plus fort encore que celui d’Amélie Poulain. Le dernier Besson est en noir et blanc, mais en fait il est en clair-obscur. Le dernier Besson est splendide, et force est de constater que le réalisateur n’a rien perdu de sa superbe. Le dernier Besson attache une fois de plus une importance incalculable aux personnages, aux dépens de l’histoire. Le dernier Besson raconte l’histoire de deux êtres errant dans Paris. Le dernier Besson c’est l’histoire d’une rédemption. Le dernier Besson est à voir avec bonheur. L’IVRESSE DU POUVOIR Claude Chabrol « Toute ressemblance avec des personnages existants serait fortuite. » C’est ainsi que commence le nouveau film de Chabrol. L’ivresse du pouvoir est donc « fortuitement » inspiré de l’affaire Elf. Elf qui devient pour le coup FMG (facile, très facile), grande société présidée par un certain Mr Humeau, François Berléand, parfait, dont la ressemblance « toujours fortuite » avec un certain le Floch-Prigent est flagrante… Ce dernier est poursuivi pour une sombre affaire de corruption et de détournement de fonds, instruite par la juge Charmant Killman (Isabelle Huppert). De belles scènes aux dialogues impeccablement ciselés, des acteurs au meilleur de leur forme : Huppert, Berléand, mais aussi Bruel. On ne voit pas beaucoup de films sur les scandales politico-financiers en France. Et cela fait plaisir que ce soit le grand Chabrol qui soit un des premiers à s’y être prêté.