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Actualités - CHRONOLOGIE

Signatures Vendredi 1er décembre à la Librairie Orientale et samedi 2 à la Libairie Antoine, à l’ABC Daniel Picouly: Je sais que le Liban va se déverser en moi

Depuis le succès de sa saga familiale commencée en 1995 avec Le champs de personne et poursuivie au fil des ans avec Fort de l’eau, Le cœur à la craie et le tout dernier Un beau jour pour tuer Kennedy (2006), les romans de Daniel Picouly ont leurs fidèles aficionados. Lesquels retrouvent, dans son univers plein de fraîcheur, leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence. Et pourtant cet écrivain solaire qui puise «dans la boîte à jouets» pour raconter, d’une plume savoureuse et vivante, des histoires tendres et enjouées, avoue écrire pour combattre «un talent naturel pour la violence. Alors je travaille le reste», dit-il. Interview-express par courrier électronique avec Picouly, attendu à Beyrouth ce soir. Lancé, en 1991, par Daniel Pennac (également au Liban, ce week-end, dans le cadre de l’opération Rond-Point Paris-Beyrouth), avec La lumière des fous, un premier roman d’une extrême noirceur, Daniel Picouly, alors professeur d’économie et de gestion, ne se doutait pas que quelques années plus tard il ferait figure d’«auteur lumineux», en égrenant ses souvenirs familiaux. Car, paradoxalement pour cet écrivain des émois de jeunesse, «un instant de tendresse est infiniment plus difficile à décrire qu’un assassinat». Une dualité qu’il explique par la nature. «Notre nature animale. Cette bestiole qui nous habite et qu’on passe notre temps à pacifier. L’écriture est l’un des meilleurs moyens d’y parvenir. Pour moi, en tout cas, précise-t-il. Quand vous lisez un livre, essayez d’imaginer que vous regardez quelqu’un cheminer tenant en laisse la bête qui est en lui. Une bête plus ou moins sauvage. Une laisse plus ou moins longue. Une bête plus ou moins docile. Un maître plus ou moins autoritaire. On est dans le plus ou moins.» «Mon rôle est d’écrire notre histoire» Dès le début de sa carrière d’écrivain, Daniel Picouly s’était fait la promesse d’écrire quatre livres représentant quatre moments de la vie de sa famille. «J’avais surtout envie de rendre hommage à mes parents. D’abord parce qu’ils ont disparu trop tôt pour être rassurés à mon propos. Je les ai beaucoup inquiétés, je crois. Je ne voulais pas les laisser dans ces limbes de la mémoire. Même si je sais qu’ils me voient et veillent sur moi. De plus, dans une famille nombreuse, chacun se voit attribuer un rôle: moi, c’était écrire notre histoire. Je ne pouvais pas me dérober.» C’est aujourd’hui chose faite et ses parents peuvent être satisfaits de la carrière d’écrivain de leur rejeton, consacrée par un prix littéraire, le Renaudot, obtenu en 1999 pour L’enfant Léopard. Sauf qu’apparemment intarissable, son autobiographie familiale semble virer du «quatuor au quintette et même au sextuor!» Mais comme « il faut avoir la sagesse d’arrêter cette inflation avant de sombrer dans le philharmonique», il affirme écrire «en ce moment le dernier mouvement de cette polyphonie familiale. Apaisé et gourmand de ce qui se profile. Impatient, même», dit-il. Impatient aussi, semble-t-il, de venir au Liban, «vierge de toute attente personnelle, mais disponible. Humblement. Je me sens les mains vides. Immensément vides. Mais j’ai envie d’être là sur le seul mode de l’évidence. Je sais seulement que le Liban va se déverser en moi», affirme-t-il en conclusion. Zéna ZALZAL

Depuis le succès de sa saga familiale commencée en 1995 avec Le champs de personne et poursuivie au fil des ans avec Fort de l’eau, Le cœur à la craie et le tout dernier Un beau jour pour tuer Kennedy (2006), les romans de Daniel Picouly ont leurs fidèles aficionados.
Lesquels retrouvent, dans son univers plein de fraîcheur, leurs souvenirs d’enfance et d’adolescence....