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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Les mots pleurent Les mots pleurent, ils alimentent les discours, les slogans, les salons, les manifestations. Les mots condamnent l’acte odieux et lâche. Les mots accusent les forces de l’ombre, les sans-visage, les sans-conscience. Ils condamnent, crient, s’indignent. Oui, mais les mots ne suffisent plus ni pour défendre les hommes libres et justes, ni pour rendre la raison aux assoiffés du pouvoir, ni pour arracher notre Liban aux convoitises des prédateurs. Alors, que ceux qui nous menacent sachent que nous ne sommes pas des citoyens qui démissionnent, que nous sommes prêts à défendre notre terre, notre liberté et notre justice. Pacifiquement, dignement, fermement, nous mèneront notre lutte pour que nos martyrs, de là-haut, continuent de sourire. Carla KHALED La famille résistante À l’angoisse d’un peuple s’ajoute une mort, une de plus ! Aboutissement macabre mais peu surprenant. La voici, la voie tracée à ceux qui osent ! Ne serait-ce que par le nom qu’il portait, Pierre Gemayel, novice de la politique disait-on, représentait à sa façon l’histoire d’une résistance ancrée dans les gènes d’une famille. Pierre Gemayel, l’aîné, proclamait naguère que la force de ce pays était sa faiblesse même, loin d’anticiper les sacrifices que sa descendance allait offrir au nom d’un Liban fort, libre et souverain : Amine Assouad, l’innocente Maya, Manuel, Béchir lui-même, et maintenant son autre petit-fils Pierre. Aucune autre famille n’a donné autant. Nos opinions peuvent varier sur cette famille, mais elle restera le symbole du courage, du vrai courage. À ceux qui critiquaient le jeune Pierre, nous disons : vous êtes suspects de lâcheté, de connivence, de maladresse ; vous avez tiré la balle sans avoir à presser la gâchette. À chaque assassinat, attentat manqué, nous souffrons, nous nous révoltons, avant de nouveau sombrer dans le quotidien, laissant les forces du mal accomplir leur œuvre Ce nouveau crime sera-t-il la goutte qui déclenchera le cataclysme ? Sera-t-il la goutte qui fera sombrer le président, la goutte dont les flots engloutiront ceux qui crient victoire sur les décombres d’un peuple assujetti à la volonté perse ? Sera-t-il cette piqûre dans les veines du collectif chrétien, sunnite, druze, mais surtout du chiite modéré qui oserait, comme Pierre Gemayel osa. Aujourd’hui, on est tous Gemayel, on est tous Kataëb. Paul J. ANID New York Une démarche de martyr Qui dit Liban, dit guerre, dit conflit, dit division, mais aussi, qui dit Liban, dit résistance, dit sacrifice, dit libanisme, dit martyre. Oui, le voici le sort du Liban, la destinée du Liban, en particulier, la destinée des Libanais libres depuis toujours et à jamais. Qu’en est-il alors pour une famille qui a offert des martyrs sur l’autel de ce pays ? Oui, une promotion de martyrs d’une même famille, avec le même objectif : la liberté, la souveraineté, l’indépendance du Liban et son intégrité territoriale. Le benjamin du cabinet et du Parlement figure désormais sur la liste des martyrs de la révolution du Cèdre, de la seconde indépendance ; il rejoint tous les hommes libres et ses prédécesseurs au paradis éternel. Cheikh Pierre Gemayel, fondateur des Phalanges libanaises, avait fondé ce parti ; Pierre Gemayel, le jeune, a choisi de finir sa vie comme Béchir, dans le martyre, à 34 ans aussi, et comme son grand-père cheikh Pierre. Pierre, tu vivras toujours en nous : un Libanais libre n’oublie jamais un autre Libanais libre. Toi qui poursuis, avec ton martyre, la démarche entamée par Béchir, hommage à toi et que vive le Liban grâce à ton sang ! Que Dieu te soit miséricordieux, cheikh Pierre. Neyla SHAHLA Le rêve brisé À tous ceux qui s’étonnaient – et ils étaient nombreux – de le voir arriver si peu escorté ou carrément seul, cheikh Pierre répondait : nous les Gemayel on n’a pas peur de la mort, nous l’avons tellement côtoyée. J’ai entendu cette réponse pour la dernière fois deux jours avant son assassinat, à Bickfaya, le 19 novembre. Bickfaya toujours, trois jours plus tard. Un fleuve humain, des hommes et des femmes de tout âge, de toutes conditions, qui marchent de ce pas lent et solide qu’adoptent les foules quand elles savent exactement ce qu’elles veulent. Soudés dans la douleur, ces hommes et ces femmes, parmi lesquels beaucoup de phalangistes, sont venus présenter un dernier hommage à celui que certains considéraient comme leur chef et d’autres comme l’un des artisans de cette révolution du Cèdre à l’issu de laquelle naîtra un Liban réellement indépendant. Puisse sa mort donner naissance au Liban qu’il voulait, un Liban issu de ce 14 Mars qu’il symbolisa et anima jusqu’au martyre ; et puisse son sang cimenter encore plus les Phalanges qu’il a tant aimées et qui, aujourd’hui, montent une garde humble et solennelle devant son corps martyrisé, gardiennes du serment. Ces phalangistes prêts aux sacrifices les plus grands et qu’il a su galvaniser et organiser pour en faire une fraternité et un combat. C’est en phalangiste que Pierre a relevé le défi et c’est en phalangiste qu’il est allé jusqu’au bout de ses idées. Il nous restera le sublime exemple qu’il a laissé et une promesse : pas de pleurs mais un serment, plus d’hésitations mais un élan. Eddy TOHMÉ
Les mots pleurent

Les mots pleurent, ils alimentent les discours, les slogans, les salons, les manifestations. Les mots condamnent l’acte odieux et lâche. Les mots accusent les forces de l’ombre, les sans-visage, les sans-conscience. Ils condamnent, crient, s’indignent.
Oui, mais les mots ne suffisent plus ni pour défendre les hommes libres et justes, ni pour rendre la...