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Actualités - OPINION

À travers le 14 Mars, l’axe syro-iranien cible les États-Unis

Soulever la rue, pour semer la discorde, provoquer le vide, paralyser les institutions et renverser le 14 Mars, ramener le pays à ce qu’il était avant. Pour battre de la sorte le projet américain dans la région. L’objectif de l’axe syro-iranien, tout à fait clair, suscite les vives appréhensions de milieux politiques, religieux et populaires. Ces cercles répètent que la mauvaise foi d’une opposition locale instrumentalisée saute aux yeux. Car si elle voulait vraiment un cabinet d’union, donc d’entente, elle écarterait évidemment l’option dangereuse de la rue. Et au lieu de proférer des menaces, elle ferait montre d’ouverture et de volonté de compromis. Le tribunal Donc, et de toute évidence, le but premier de l’offensive est de torpiller le tribunal international. Pour répondre aux vœux et aux directives de Damas, dont cette instance est la bête noire. Or sur ce plan-même, notent les sources citées, les opposants locaux savent que le projet de tribunal, plus exactement l’adoption de ses statuts comme de la convention entre l’ONU et la partie libanaise, est sinon compromis du moins fortement retardé. Nul besoin dès lors d’un recours à la rue pour court-circuiter le texte. Car ni le président Lahoud n’accepte de le signer ni le président Berry de le recevoir pour le soumettre à la Chambre, point d’orgue du processus de ratification. On sait en effet que les deux dirigeants soutiennent d’une même voix que le gouvernement Siniora, qui a approuvé la mouture, est « illégitime », et que sa décision est nulle et non avenue. Plan général Mais le plan va visiblement plus loin. En maintenant suspendue l’épée de Damoclès d’un embrasement de rue, les prosyriens montrent en réalité, toujours selon les mêmes personnalités, que les consignes reçues visent à propager la discorde, l’instabilité, l’insécurité, le vide étatique, la paralysie des institutions, pour empêcher la formation d’un cabinet qui ne serait pas un vassal de l’axe syro-iranien. Ainsi que l’élection d’un président de la République qui ne serait pas acquis à ce tandem. Un précédent La situation présente rappelle l’épisode de l’accord du 17 Mai. Il avait été approuvé par la Chambre à la quasi-unanimité. Aussitôt, les Syriens avaient donné ordre à leurs alliés du cru de dresser la rue, sans attendre. Alors que le président Amine Gemayel n’avait pas signé l’accord, non pas sous la pression de l’intimidation, mais parce qu’Israël avait brusquement posé une postcondition rédhibitoire, en voulant lier son retrait à celui des troupes syriennes. Question Le même scénario est repris aujourd’hui par Damas. Dans la même optique de provoquer une fracture difficilement réparable entre les Libanais. Tout comme lorsqu’il y avait eu, sur ses instructions, un deuxième gouvernement, que dirigeait M. Sélim Hoss, face au gouvernement du général Michel Aoun, dont les trois membres musulmans désignés s’étaient retirés. Les milieux cités craignent donc une réédition de cette expérience de bicéphalisme gouvernemental. Avec une potentielle formation d’un deuxième gouvernement ayant la bénédiction des dirigeants fidèles à Damas. Mais il faut rappeler que l’entrée et la tutelle des Syriens avaient eu l’aval des Américains. Qui, pour d’autres raisons qu’aujourd’hui, n’étaient pas spécialement contents de Aoun à l’époque où il représentait la légalité. Il s’agit donc de savoir si la Syrie garde la latitude de faire désigner au Liban un deuxième cabinet non constitutionnel. Dans les conditions actuelles, cela serait plus clairement un coup de force illégal, une rébellion subversive semblable à celle de la fin des années quatre-vingt. Car la légalité dispose de la majorité à la Chambre. Il reste que c’est une menace de plus. Pour s’en dégager, il faudrait sans doute une entente interne rapide au sujet de l’élargissement de l’équipe Siniora. Entente qui semble actuellement hors de portée. Car les prosyriens refusent toute formule de solution. Émile KHOURY
Soulever la rue, pour semer la discorde, provoquer le vide, paralyser les institutions et renverser le 14 Mars, ramener le pays à ce qu’il était avant. Pour battre de la sorte le projet américain dans la région. L’objectif de l’axe syro-iranien, tout à fait clair, suscite les vives appréhensions de milieux politiques, religieux et populaires.
Ces cercles répètent que la...