Les principaux groupes radicaux proposent une trêve à Israël Une Palestinienne, mère de neuf enfants, se fait exploser : trois soldats israéliens blessés

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué hier l’attentat-suicide commis par une Palestinienne de 57 ans, Fatima Omar Mahmoud al-Najar, mère de neuf enfants, contre des soldats israéliens dans le nord de la bande de Gaza, qui a fait trois blessés. Selon une de ses filles, Azhar, Fatima al-Najar avait 41 petits-enfants. « Elle a mené cette opération en réponse au massacre de Beit Hanoun. Elle a été très touchée par ce qui s’est passé. Elle espérait être une martyre », a affirmé Azhar à l’AFP, dans la maison familiale de Jabaliya où les proches de la kamikaze étaient rassemblés pour « féliciter » ses enfants. Le 8 novembre, dix-neuf civils, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués dans une bavure de l’artillerie israélienne, qui a été condamnée par la communauté internationale. Azhar a indiqué que sa mère avait également participé, quelques jours avant l’attaque de Beit Hanoun, à une manifestation à la faveur de laquelle des combattants retranchés dans une mosquée de la ville avaient pu échapper aux soldats israéliens. C’est le premier attentat-suicide revendiqué par le Hamas, qui contrôle le gouvernement palestinien, depuis janvier 2005. Le 6 novembre, une kamikaze palestinienne du Jihad islamique s’était déjà fait exploser à Beit Hanoun, blessant légèrement un militaire israélien. Des chefs du Hamas avaient appelé à la reprise des attentats-suicide en Israël après l’attaque de Beit Hanoun. Sur ce dossier, la chaîne 10 de télévision israélienne indiquait hier soir qu’Israël a noué des contacts secrets avec des représentants des familles des victimes de Beit Hanoun en vue de leur verser des réparations afin qu’elles ne portent pas l’affaire devant la Cour internationale. Sept Palestiniens, dont trois activistes, ont par ailleurs été tués lors de raids menés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Ces décès portent à 5 591 le nombre de tués depuis le début de l’intifada, pour la grande majorité des Palestiniens, selon un décompte de l’AFP. En soirée, on apprenait toutefois, de source autorisée, que les principaux groupes palestiniens ont proposé à Israël d’arrêter les tirs de roquettes sur le territoire de l’État hébreu en échange de la fin des offensives israéliennes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Khader Habib, dirigeant du Jihad islamique, a annoncé que ces groupes, parmi lesquels le Hamas, au pouvoir depuis le printemps dernier, et le Fateh du président Mahmoud Abbas étaient tombés d’accord sur cette proposition lors d’une rencontre avec le Premier ministre Ismaïl Haniyeh. En attendant, devant l’incapacité de son armée à mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens depuis la bande de Gaza, un haut responsable israélien a indiqué qu’Israël cherche à développer une nouvelle technologie pour intercepter ces engins rudimentaires en vol. Des milliers de roquettes artisanales fabriquées dans la bande de Gaza se sont abattues sur le sud d’Israël, notamment à Sderot, après le début de l’intifada, faisant dix morts. Faute de pouvoir empêcher leur lancement, les responsables de la défense en Israël cherchent à présent une parade pour abattre en vol ces roquettes, communément appelées Qassam, le modèle fabriqué par la branche armée du Hamas étant baptisé de ce nom. « Israël examine plusieurs options pour faire cesser les Qassam, a affirmé à l’AFP un responsable israélien qui a requis l’anonymat. Deux possibilités se basent sur une technologie israélienne existante et deux autres sur des systèmes d’armement américains. » Deux des alternatives envisagées s’articulent autour de systèmes d’interception classiques déjà existants : soit le système antimissile israélien Barak monté sur les bateaux, ou le système Vulcan dont la puissance de feu projette un « écran de balles », a-t-il expliqué. Les deux autres options à l’examen nécessiteraient un lourd investissement pour l’un et un temps considérable pour l’autre. Selon lui, la première de ces deux parades est un canon laser capable de détruire des roquettes en vol grâce à un rayon laser ultracondensé. « Cette technologie en est encore au stade de la recherche initiale », a-t-il dit. La seconde parade envisagée s’appelle « Skyguard » (« gardien du ciel »), un système ultramoderne d’interception par laser de roquettes fabriqué par le groupe américain Northrop Grumman.