Le cabinet de sécurité de l’État hébreu écarte pour l’heure une opération d’envergure Israël décide de poursuivre les opérations de liquidations ciblées contre le Hamas

Le cabinet de sécurité israélien a donné son feu vert hier à des opérations militaires contre le mouvement Hamas, à la tête du gouvernement palestinien, pour mettre fin aux tirs de roquettes contre Israël, écartant pour l’heure une opération d’envergure dans la bande de Gaza. «Le cabinet de sécurité décide de poursuivre les opérations de liquidations ciblées contre tous les éléments impliqués dans les attaques terroristes, ainsi que des opérations militaires contre les institutions du Hamas dans la bande de Gaza », indique le communiqué du cabinet publié à l’issue de la réunion. « Les objectifs de ces attaques devront obtenir le feu vert du Premier ministre et du ministre de la Défense », souligne le communiqué. « L’armée israélienne a reçu ordre de préparer un plan en vue d’une opération plus élargie, qui sera soumis à l’approbation du cabinet », précise le texte. Mais pour l’heure, l’armée a reçu pour consigne de poursuivre ses opérations ponctuelles « dans les secteurs de la bande de Gaza d’où sont tirées des roquettes vers Israël », ajoute le communiqué. Le cabinet a décidé enfin « de poursuivre les efforts sur le plan diplomatique, en coopération avec l’Égypte et la communauté internationale, pour empêcher la contrebande d’armes vers la bande de Gaza et le renforcement du terrorisme dans ce territoire ». Cinq roquettes se sont à nouveau abattues hier matin sur le sud d’Israël, dont l’une près d’une école de Sdérot, juste avant les cours. La branche armée du Hamas a revendiqué ces tirs. Pour la seconde fois en une semaine, un de ces engins a coûté la vie mardi à un Israélien, atteint près de cette ville de 24 000 habitants du sud d’Israël, proche de Gaza. Depuis le début de l’intifada en septembre 2000, ces tirs ont fait dix morts en Israël, dont sept à Sdérot, selon un bilan de l’armée israélienne. Par ailleurs, cinq Palestiniens, trois activistes et deux civils, ont été tués hier par des tirs de l’armée israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, a-t-on appris de sources sécuritaires et médicales. Ces décès portent à 5 583 le nombre de tués depuis le début de l’intifada en septembre 2000, pour la grande majorité des Palestiniens. « Cette situation qui prévaut depuis six ans ne peut pas continuer (...) en fin de compte nous n’aurons pas d’autre choix que de lancer une opération (militaire) d’envergure », a estimé le ministre de l’Agriculture, Shalom Simhon. « Il faut simultanément renforcer la protection contre les tirs de roquettes, frapper ponctuellement les terroristes, développer des moyens technologiques (défensifs), et rechercher un règlement politique », a de son côté déclaré le vice-Premier ministre, Shimon Peres. Selon la radio militaire israélienne, le cabinet de sécurité a aussi examiné l’éventualité du déploiement d’une force multinationale dans la bande de Gaza. Citant des sources des services de sécurité, le journal Yediot Aharonot indique que le Hamas est en passe de produire en série dans la bande de Gaza une roquette de 122 mm ayant une portée de 20 km et une ogive de plusieurs kilos d’explosifs. Par ailleurs, deux émissaires du Premier ministre Ehud Olmert, Yoram Turbovitz et Shalom Turjeman, devaient rencontrer hier après-midi des représentants de l’Autorité palestinienne, MM. Rafik Husseini et Saëb Erekat, a indiqué Mme Miri Eisin, porte-parole de M. Olmert. Ces entretiens pourraient préluder à un prochain sommet entre M. Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas. À la suite de la capture en juin d’un soldat israélien par un commando palestinien, l’armée israélienne a lancé une vaste série d’opérations dans la bande de Gaza qui ont fait plus de 300 tués parmi les Palestiniens.