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Bahreïn - Le scrutin a lieu samedi Les femmes ont peu de chances de percer aux législatives

Même si la condition des femmes y est meilleure que dans les autres monarchies du Golfe, les chances de victoire des 18 candidates aux élections législatives de samedi à Bahreïn s’annoncent très minces, à l’exception de l’une d’entre elles, déjà élue faute de rival. «Deux ou trois femmes peuvent entrer à la Chambre des députés », affirme pourtant Fatima Ali Ibrahim, qui évoque « un changement relatif dans la mentalité des électeurs ». « Je craignais une domination machiste, notamment dans les villages conservateurs, mais mes contacts avec les gens m’ont prouvé le contraire », poursuit cette candidate. Elle admet toutefois que « certains religieux et leurs déclarations hostiles aux femmes réduisent (nos) chances », mais compte sur « les alliances politiques », comme pour Mounira Fakhrou, candidate de gauche qui bénéficie du soutien du principal groupe d’opposition chiite. Cette universitaire sunnite, membre de l’Association de l’action nationale démocratique (gauche et nationaliste), affronte dans sa circonscription le leader d’un groupe islamiste sunnite, Salah Ali, chef du Forum national islamique, émanation locale des Frères musulmans. Des Bahreïnies avaient brigué un siège de député pour la première fois lors des législatives de 2002, mais aucune des huit candidates n’avait été élue. Désormais, « nous avons des candidates solides » face à « des concurrents ayant perdu leur crédibilité », lance une autre candidate, Zahra Mouradi, qui prédit aussi « deux ou trois élues ». Pour cette activiste de l’Association de l’action islamique, un mouvement chiite, « les traditions sociales font aussi obstacle aux femmes ». Elle déplore l’absence de candidates sur les listes parrainées par la plupart des groupes chiites et sunnites. À l’exception de Latifa al-Qouhoud, une sunnite automatiquement élue parce que sans rival dans sa circonscription, « aucune autre candidate n’entrera à la Chambre des députés », déclare, confiant, le secrétaire général du groupe salafiste Assalah, Ibrahim Bousandal. Invoquant des « raisons religieuses » pour justifier son opposition à l’entrée des femmes au Parlement, il affirme que la députation « ne peut être confiée à une femme », au même titre que la justice ou le commandement des armées. « La plupart des gens estiment que les femmes ne sont pas en mesure d’assumer de telles fonctions », ajoute-t-il, estimant que « ce serait un mauvais choix » de donner sa voix à « une femme qui ne connaît rien d’autre que son travail et son foyer ». « Beaucoup veulent voter pour des femmes (...), mais les fatwas (édits religieux) émises un peu partout réduisent leurs chances », déplore Naïma Marhoun, candidate de gauche et membre du bureau politique de l’Association Forum progressiste. « Les gens restent sensibles aux fatwas des religieux malgré leur volonté de soutenir les femmes », ajoute-t-elle. Les femmes n’ont obtenu le droit de vote à Bahreïn qu’en 2001, lors d’un référendum sur un processus de réforme politique lancée par le pouvoir en vertu de laquelle ce petit archipel de quelque 700 000 habitants gouverné par une dynastie sunnite, mais dont la population est en majorité chiite, est devenu une monarchie constitutionnelle. Le gouvernement bahreïni compte deux femmes, les ministres des Affaires sociales, Fatima al-Blouchi, et de la Santé, Nada Haffadh. En outre, une femme a été nommée juge en juin, pour la première fois dans l’histoire du pays. Mais la femme bahreïnie attend toujours un code du statut personnel, auquel s’opposent farouchement les dignitaires religieux chiites et sunnites. Outre la Chambre des députés, le Parlement bahreïni comprend un Conseil consultatif dont les 40 membres sont désignés par le roi. Six femmes, dont une chrétienne, y siègent. Mohammad FADHEL (AFP)

Même si la condition des femmes y est meilleure que dans les autres monarchies du Golfe, les chances de victoire des 18 candidates aux élections législatives de samedi à Bahreïn s’annoncent très minces, à l’exception de l’une d’entre elles, déjà élue faute de rival.

«Deux ou trois femmes peuvent entrer à la Chambre des députés », affirme pourtant Fatima Ali...