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Société - Une organisation de défense des animaux veut changer les traditions US Un Thanksgiving sans dinde : la mission de doux rêveurs américains

« Sauvez une dinde, n’en mangez pas ! » : c’est le cri lancé par Farm Sanctuary, une organisation de défense des animaux qui essaie de convaincre les Américains de renoncer au « clou » de leur repas traditionnel de Thanksgiving. Environ 45 millions de dindes sont consommées chaque année lors de ce « Jour d’action de grâce », la plus importante fête familiale américaine commémorant la première récolte faite par les pèlerins du Mayflower en 1621. Mais dimanche, c’était le monde à l’envers à la fête annuelle organisée à Watkins Glen (État de New York, Nord-Est) par Farm Sanctuary. Tout en haut d’une colline, les dindes pavoisent. Enfants et adultes se bousculent pour leur servir quelques-uns des mets accompagnant le repas traditionnel de Thanksgiving : airelles et « pumpkin pie » (tarte au potiron). La dinde Pumpkin, accompagnée de ses deux amis Sunflower et Turk, ne sont d’ailleurs pas timides du tout. Elles s’approchent dodelinant de la tête et donnent des petits coups de bec, une marque d’affection. « Aidez les dindes à avoir aussi un heureux Thanksgiving ! » lance Susie Coston, directrice du centre d’accueil des animaux, à quelque 250 personnes venues d’aussi loin que la Floride (Sud-Est) et le Tennessee (Sud) pour participer à « la fête en l’honneur des dindes ». « Ce sera mon premier Thanksgiving où je ne mangerai pas de dinde », promet Lori Williams, 44 ans, mère au foyer de Coppentown (New York). Elle est devenue végétarienne au printemps dernier, après avoir vu un documentaire sur les « conditions cruelles » d’élevage, de transport et d’abattage des dindes. Elles ont été génétiquement modifiées pour grossir deux fois plus et plus vite, explique Tricia Ritterbusch, directrice de la communication de Farm Sanctuary. « Si un bébé (humain) de 3,2 kg grossissait au même rythme que les dindes d’aujourd’hui, il pèserait 680 kg à l’âge de 18 semaines », dit-elle, en citant un article d’un journal agricole, Lancaster Farming. Les dindes sont entassées dans d’immenses centres d’élevage. Leur bec et leurs griffes sont tranchés à vif pour éviter qu’elles ne se blessent mutuellement. Parfois, elles meurent d’infections à la suite de ces mutilations, ajoute Tricia Ritterbusch. Farm Sanctuary a sauvé et soigné 1 400 dindes depuis 1986. Des centaines ont été parrainées et même adoptées. Ce sera peut-être aussi le cas pour Abraham qui, selon sa fiche d’adoption, « comme les Pères fondateurs (de l’Amérique) croit en la liberté et la justice pour tous les êtres ». Pour 20 dollars, le parrain reçoit une photo en couleur de sa protégée et un certificat de parrainage. Mais pour adopter, il faut être végétarien, avoir de l’espace et les moyens de recourir à un vétérinaire. Comme le veut la tradition, le président américain George W. Bush va gracier aujourd’hui deux dindes qui seront accueillies dans une ferme de Virginie, au sud de Washington. Farm Sanctuary, qui possède également un domaine à Orland (Californie, Ouest), accueille aussi des moutons, vaches, cochons, lapins, canards. Elle emploie au total une cinquantaine de personnes.
« Sauvez une dinde, n’en mangez pas ! » : c’est le cri lancé par Farm Sanctuary, une organisation de défense des animaux qui essaie de convaincre les Américains de renoncer au « clou » de leur repas traditionnel de Thanksgiving.

Environ 45 millions de dindes sont consommées chaque année lors de ce « Jour d’action de grâce », la plus importante fête familiale...