Rechercher
Rechercher

Actualités

Société - L’école prodigue des cours de gastronomie, d’art de la table, de l’habillement ou du maquillage Après le manuel, Nadine de Rothschild lance l’académie du savoir-vivre

Lassée de voir d’autres récupérer ses conseils de savoir-vivre, Nadine de Rothschild vient d’ouvrir à Genève sa propre « académie » pour dispenser l’art de la vie en (bonne) société, du beau langage au maquillage en passant par la longueur idéale des chaussettes. Toujours pimpante et joviale à 74 ans, la baronne enseigne dans ses murs de la banlieue chic de Carouge les préceptes qu’elle a réunis en 1991 dans Le bonheur de séduire, l’art de réussir, son manuel de savoir-vivre. « Mon livre a déclenché une avalanche de cours dans tous les domaines. J’ai apporté à chaque femme intelligente l’idée de donner des cours dans son appartement, explique-t-elle. Il suffisait de le lire. » Foin d’amateurisme, Nadine de Rothschild a décidé de reprendre les choses en main afin de rappeler « la vraie tradition : expliquer aux gens ce qui se fait et ce qui ne se fait pas ». Pour 700 francs suisses (440 euros) et quatre cours de trois heures, l’équipe d’enseignants de l’Académie Nadine de Rothschild répond aux questions telles que « Qui salue qui, quand et comment ? », « Qui monte l’escalier en premier ? », ou encore « Qui donne le signal pour passer à table ? ». « C’est un travail énorme si l’on veut devenir un homme ou une femme du monde », assure la baronne. Face à un petit groupe de six femmes et deux hommes, Bernard de Muralt, le directeur de l’académie, enseigne la science du baise-main, à l’aide de photos projetées sur un écran d’ordinateur. Dans un salon, il faut se tenir convenablement, ne pas être voûté ni mettre sa main dans la poche, rappelle-t-il. Assis, on peut parfaitement croiser les jambes, mais attention à la longueur des chaussettes. « Un mollet poilu, c’est dégoûtant », assène le spécialiste. Mme de Rothschild assure que les étudiants ont beaucoup à apprendre. « Tout à l’heure, les deux hommes ne se sont pas levés quand je suis arrivée », rapporte-t-elle, encore toute étonnée. L’académie, qui prodigue aussi des cours de gastronomie, d’art de la table, d’habillement ou de maquillage, répond selon elle à un besoin de notre époque. « La majorité des gens aujourd’hui se trouvent dans des situations où ils ne savent plus comment se tenir parce que personne ne le leur a appris », explique-t-elle. Depuis deux mois que l’école existe, des dizaines de stagiaires ont suivi les cours organisés dans un salon et une salle à manger reconstitués pour les mettre en situation. Le très huppé Collège du Léman, près de Genève, y envoie ses jeunes filles pour une formation complémentaire. « Il faut leur apprendre à marcher, à se maquiller, leur apprendre les bonnes couleurs et surtout l’art de savoir être une bonne maîtresse de maison et de ne pas faire des fautes de français en mettant le mot “vachement” dans toutes les phrases », insiste la baronne, née Nadine Lhopitalier, qui ne supporte pas non plus les expressions comme « mon mec », « la trouille », ou « le boulot ». Avec ces jeunes filles, l’ancienne actrice qui épousa en 1962 Edmond de Rothschild, décédé en 1997, intervient personnellement « pour leur donner confiance en elles ». « Je leur dis qu’elles sont toutes des princesses et que derrière une princesse il y a un prince, mais qu’il faut savoir le manier avec délicatesse. » Certaines sociétés paient pour que leurs salariés suivent les stages, comme ce grand magasin genevois qui cherche à former ses vendeuses ou ces banques qui veulent que leurs recrues sachent se tenir à table. D’autres stagiaires viennent exécuter un projet professionnel. « L’autre jour j’avais un jeune boucher, rapporte la baronne. Il me dit : “Mme de Rothschild, ma boucherie ne me suffit plus, je veux être traiteur, je veux aider une maîtresse de maison à composer un menu”. Très intelligent, le gosse, fantastique ! »
Lassée de voir d’autres récupérer ses conseils de savoir-vivre, Nadine de Rothschild vient d’ouvrir à Genève sa propre « académie » pour dispenser l’art de la vie en (bonne) société, du beau langage au maquillage en passant par la longueur idéale des chaussettes.
Toujours pimpante et joviale à 74 ans, la baronne enseigne dans ses murs de la banlieue chic de Carouge...