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Actualités - OPINION

Quelle Constitution ? Albert SARA

Dans un pays dit démocratique, qui peut déclarer la chute du gouvernement ? Un tel attribut est certainement l’objet de conditions très précises. Qu’en est-il au Liban ? L’opposition, c’est naturel, s’est lancée dans des attaques d’une dureté ascendante, et ce depuis des mois. La masse en est constituée par le Hezbollah, lequel, après avoir gardé un profil bas à la suite de l’enlèvement des deux soldats israéliens et de la guerre dévastatrice qui s’en est suivie, a repris plus que jamais son activité sur la scène avec ses revendications. Mais le fer de lance de l’opposition est le parti chrétien du général Aoun : celui-ci, dès la démission des ministres chiites, le 11 novembre, a tout de suite déclaré que le gouvernement a perdu sa légitimité, et l’a invité à s’en aller. Selon lui, le préambule de la Constitution édicte qu’« aucune légitimité n’est reconnue à un pouvoir qui contredit le pacte de convivialité ». De plus, le général se réfère aux articles 53 et 95 de la Constitution, sans en mentionner la teneur (inutile de relever que ces articles ne s’appliquent pas à la présente situation, aucune exclusive n’étant pratiquée à l’égard de la communauté chiite). Bien entendu, le Hezbollah confirme qu’il ne reconnaît plus le gouvernement. Dans l’état de tension qui prévaut aujourd’hui, le citoyen lambda se trouve en désarroi : quelle voix peut-il faire entendre dans le tintamarre de la lutte ? C’est pourquoi il est impératif, pour ceux qui ne sont liés à aucun des protagonistes, de relever le non-fondement de telles prétentions et de rassurer ce citoyen sur le maintien de la paix civile. Selon cette même Constitution invoquée ci-haut, le gouvernement qui ne démissionne pas spontanément ne peut être renversé que par un vote de la Chambre des députés. Tant qu’il jouit de la confiance de celle-ci, rien ne peut le faire bouger. Il faut souligner que le gouvernement, loin de pratiquer une exclusive envers aucune communauté, n’a nullement contrevenu au pacte de convivialité, puisqu’il ne fait qu’inviter les ministres chiites à reprendre leurs sièges. Peut-on poser la question, publiquement, à une autorité juridique pour lever cette équivoque ? Ou mieux, à une autorité au-dessus de la politique, Sa Béatitude le patriarche, par exemple : « Qui peut déclarer la chute du gouvernement ? »
Dans un pays dit démocratique, qui peut déclarer la chute du gouvernement ? Un tel attribut est certainement l’objet de conditions très précises.
Qu’en est-il au Liban ?
L’opposition, c’est naturel, s’est lancée dans des attaques d’une dureté ascendante, et ce depuis des mois. La masse en est constituée par le Hezbollah, lequel, après avoir gardé un profil bas à...