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Un peu plus de... Le trash est-il toujours à la mode ?

Dans un environnement culturel et médiatique que beaucoup considèrent comme étant aseptisé, consensuel, conservateur, le trash prend une place de plus en plus importante et sérieuse. Si la littérature trash a connu ses heures de gloire, il y a plus d’une dizaine d’années (et semble désuète désormais), c’est au tour du cinéma de s’adonner au genre. Revenons un petit peu au début de l’histoire. C’est bien le mot anglais qui signifie ordure que l’on encense aujourd’hui. Mais la « culture trash » n’est pas tellement récente. Si elle compte Bret Easton Ellis parmi ses plus grands représentants actuellement, elle existe depuis les années 60. Tout d’abord récupéré par les écrivains beatniks, le trash a vraiment pris son essor lorsque les œuvres de bas étage ont commencé à apparaître : cinéma Z, BD ou romans de gare. Du point de vue du 7e art, il s’agit en gros des films bon marché comme le porno, l’horreur ou la science-fiction de bien basse qualité. Mais en ce début de XXIe siècle, le trash s’est émancipé et il réunit désormais un grand nombre d’adeptes, et plus seulement les fans de La nuit des morts-vivants (ressorti en coffret en septembre) de George Romero. Il y a les maîtres (cités précédemment) et leurs imitateurs poussifs, encensés par des snobs qui trouvent des vertus poétiques à leurs plus mauvais films. Le meilleur exemple étant Ed Wood de Tim Burton ou l’histoire du « plus mauvais cinéaste du monde ». Mais apprécier la culture trash ne relève plus d’un snobisme particulier ou d’une élite underground alternative. Non, la culture trash est rentrée dans les mœurs. On jette aux oubliettes et les cinéastes classiques et les auteurs. Désormais on voue un culte à Virginie Despentes, on adapte son célèbre Baise-moi au cinéma, on aime Catherine Millet, on vénère Rocco Sifreddi dans Romance, on se jette sur les premiers romans de Beigbeder, on adapte (mal) Hell de Lolita Pille et le kitsch redevient tendance ! L’inventeur, le vrai, du cinéma trash, du cinéma de mauvais goût, est John Water qui, dès les années 70, s’est fait un malin plaisir à choquer la bourgeoisie de l’époque. Ce maître de la contre-culture s’est amusé à mettre en scène un travesti obèse dénommé Divine dans Pink Flamingos et a tourné ainsi en dérision la pauvreté culturelle de l’Amérique de l’époque, réduite à des spectacles vulgaires et des clichés simplistes. Avec ses maquillages et ses robes outrageuses, Divine parodiait effrontément la plantureuse Jayne Mansfield (elle-même caricature de Marilyn Monroe) dans The Girl Can’t Help It (1956). Cela fait une trentaine d’années donc que le trash va et vient dans les tendances. Souvenez-vous des défilés trash de Galliano. Christian Dior doit probablement encore se retourner dans sa tombe. Mode, musique (les gagnants de l’Eurovision 2006 par exemple), cinéma, littérature, art (expos d’excréments), tout le monde s’est un peu mis au trash. Mais le mouvement s’essouffle. Choquer ou ne pas choquer, telle est l’éternelle question face au politiquement correct. Reste à voir désormais si le trash choque plus que la violence…
Dans un environnement culturel et médiatique que beaucoup considèrent comme étant aseptisé, consensuel, conservateur, le trash prend une place de plus en plus importante et sérieuse. Si la littérature trash a connu ses heures de gloire, il y a plus d’une dizaine d’années (et semble désuète désormais), c’est au tour du cinéma de s’adonner au genre. Revenons un petit...