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Somalie Les islamistes dénoncent un rapport « falsifié » à l’Onu

Le chef des islamistes au pouvoir à Mogadiscio, le cheikh Hassan Dahir Aweys, a dénoncé hier un rapport soumis à l’ONU qui met en cause une nébuleuse de pays et de groupes armés dans le conflit somalien. Digne d’un véritable roman d’espionnage, le rapport de 80 pages, qui sera examiné demain par le Conseil de sécurité, décrit avec minutie l’ensemble des ingérences étrangères en Somalie depuis juin. Le document, réalisé par quatre experts, affirme que sept pays musulmans riverains de la mer Rouge fournissent des armes et du matériel militaire aux milices islamistes tandis que trois autres États soutiennent le fragile gouvernement provisoire qui siège à Baïdoa. « C’est pour une grosse part fabriqué de toutes pièces et ça manque de crédibilité », a déclaré à Reuters le chef de l’Union des tribunaux islamiques (UTI), qui figure lui-même sur une liste de l’ONU comme lié à el-Qaëda. « Les Nations unies perdront leur crédibilité en publiant ce genre de rapport et en recourant à pareils moyens pour réunir des informations », a-t-il dit du document. Le rapport souligne en particulier l’implication de l’Éthiopie et de l’Érythrée, les premiers à violer l’embargo sur les livraisons d’armes à la Somalie imposé en 1992 par les Nations unies. « Nous savons que ces allégations viennent de Washington. Les Nations unies ne sont qu’une couverture. Il s’agit d’affirmations purement diffamatoires », a assuré mardi le ministre érythréen de l’Information, Ali Abdou. Selon le rapport, les islamistes bénéficieraient également du soutien de Djibouti, de la Libye et de l’Égypte par l’entremise de l’Érythrée ainsi que de l’aide de la Syrie et de l’Iran. Le ministère iranien des Affaires étrangères a estimé que ce rapport avait été « fabriqué par des puissances qui exacerbent la guerre et le bain de sang en Somalie en y envoyant des armes », mais il n’a pas cité les pays incriminés. Le gouvernement provisoire somalien, selon le rapport, serait notamment soutenu par l’Ouganda, qui lui aurait envoyé du matériel militaire et une centaine de soldats. Les autorités ougandaises ont démenti ces informations. L’Éthiopie n’a pas fait de commentaires sur les informations contenues dans le rapport, qui affirme notamment que 3 300 soldats éthiopiens sont entrés en Somalie depuis juin. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a invité hier les pays de la région à ne pas s’ingérer dans les affaires somaliennes.

Le chef des islamistes au pouvoir à Mogadiscio, le cheikh Hassan Dahir Aweys, a dénoncé hier un rapport soumis à l’ONU qui met en cause une nébuleuse de pays et de groupes armés dans le conflit somalien. Digne d’un véritable roman d’espionnage, le rapport de 80 pages, qui sera examiné demain par le Conseil de sécurité, décrit avec minutie l’ensemble des ingérences...