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Le président US rassure Olmert, Blair prend ses distances avec Damas et Téhéran Bush consulte sur un changement en Irak, mais écarte des négociations avec l’Iran et la Syrie

Sous la pression des démocrates, le président George W. Bush s’est entretenu hier avec des personnalités qui pourraient proposer d’importants changements dans la politique menée en Irak. En soirée, il a toutefois réaffirmé au Premier ministre israélien Ehud Olmert sa détermination à isoler l’Iran s’il persiste dans son défi nucléaire ainsi que ses critiques vis-à-vis de la Syrie. Quelques minutes plus tard, le département d’État affirmait que les États-Unis renoncaient à discuter directement avec l’Iran sur les moyens de lutter contre la violence en Irak. Le président George W. Bush a rencontré hier les membres du groupe d’étude sur l’Irak qui doit proposer, dans les prochaines semaines, d’importants changements de la politique américaine menée en Irak. Les membres de ce groupe, dirigé par l’ancien secrétaire d’État républicain James Baker et l’ancien parlementaire démocrate Lee Hamilton, devraient recommander aux États-Unis d’impliquer davantage l’Iran et la Syrie dans le rétablissement de la stabilité en Irak. M. Bush a toutefois refusé de « préjuger » des conclusions du groupe. En outre, il a précisé, alors que les démocrates ont déclaré vouloir un début de retrait des troupes américaines en Irak d’ici à 6 mois, qu’« il est très important pour les gens qui font des propositions de comprendre que les meilleures options militaires dépendent des conditions sur le terrain ». En soirée, le porte-parole du département d’État, Sean McCormack, a enfoncé le clou en déclarant que les États-Unis renoncent à discuter directement avec l’Iran sur les moyens de lutter contre la violence en Irak. « Il y a eu une période au cours de laquelle une offre de contact (par l’intermédiaire de l’ambassadeur américain en Irak Zalmay Khalilzad) a été proposée, (mais) cela n’a pas fonctionné pour plusieurs raisons », a indiqué Sean McCormack. « Si, dans le futur, nous voulons nous servir de ce canal de communication, ce sera certainement une possibilité. Mais en ce moment, je ne pense pas que ce soit quelque chose qui soit étudié », a dit le porte-parole. Plus tôt, recevant le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le président Bush avait affirmé que l’Iran doté de l’arme nucléaire serait une « menace pour la paix mondiale » et « une menace pour notre loyal allié », Israël. « Je crois qu’il est très important que le monde dise aux Iraniens d’une seule voix : si vous choisissez de continuer, vous vous retrouverez isolés. Et l’une des sources d’isolement serait l’isolement économique (...) », a-t-il dit. La position des États-Unis sur l’Iran « n’a pas changé », a-t-il affirmé : les Iraniens doivent suspendre leurs activités d’enrichissement d’uranium pour que les Américains acceptent de discuter avec eux, même au sujet de l’Irak. M. Bush a signalé de même à M. Olmert que son attitude vis-à-vis de la Syrie n’avait pas changé non plus, malgré la défaite de son parti républicain aux élections parlementaires du 7 novembre. Avant d’envisager des discussions avec la Syrie, celle-ci doit d’abord cesser d’« abriter des extrémistes » et doit « aider la jeune démocratie irakienne à réussir », a-t-il dit. « Le président syrien connaît ma position », a ajouté M. Bush, écartant là aussi un changement. M. Olmert s’est déclaré « très encouragé » par le contenu de ses discussions à ce sujet avec M. Bush. Israël est, en effet, très préoccupé par l’Iran et la Syrie, ses deux ennemis les plus farouches qui sont également les bêtes noires des États-Unis dans la région. Israël se considère comme la cible désignée des activités nucléaires et balistiques de l’Iran, dont le président, Mahmoud Ahmadinejad, a appelé ouvertement à « rayer (l’État hébreu) de la carte ». M. Ahmadinejad est venu conforter les inquiétudes israéliennes juste avant les entretiens Bush-Olmert en déclarant, selon les médias de son pays, qu’Israël était voué à la « destruction ». En soirée, le Premier ministre britannique, Tony Blair, a, de son côté, appelé à un changement de politique en Irak. Mais alors que la presse britannique affirmait ce week-end que M. Blair avait prôné auprès de George Bush pour une intégration de l’Iran et de la Syrie aux efforts de paix dans la région, le Premier ministre britannique a insisté, lors d’une soirée à la City en l’honneur du lord-maire de Londres, sur le règlement du conflit israélo-palestinien. Il a ainsi jugé que la priorité n’était pas la Syrie et l’Iran, mais « au contraire, nous devons commencer avec Israël et la Palestine. C’est le cœur du problème ». Il a ensuite mis en demeure l’Iran de « faire un choix stratégique » pour éviter « un isolement ». Pour l’Irak, il a préconisé de « donner plus de pouvoir aux dirigeants irakiens », aux plans aussi bien politique que militaire et économique, avec un « renforcement de l’entraînement, de l’équipement, du commandement et du contrôle de l’armée irakienne ». M. Blair s’est ensuite livré à une vigoureuse défense de sa diplomatie en tout point conforme à celle des États-Unis.
Sous la pression des démocrates, le président George W. Bush s’est entretenu hier avec des personnalités qui pourraient proposer d’importants changements dans la politique menée en Irak. En soirée, il a toutefois réaffirmé au Premier ministre israélien Ehud Olmert sa détermination à isoler l’Iran s’il persiste dans son défi nucléaire ainsi que ses critiques...