Afrique Après Birao, les rebelles centrafricains poursuivent leur avancée dans le nord-est

Dix jours après la prise de Birao, les rebelles centrafricains se sont emparés vendredi d’Ouadda Djallé, une autre ville de l’extrême nord-est du pays près de la frontière soudanaise, en infligeant une nouvelle défaite à l’armée du président François Bozizé. Comme ils l’avaient fait le 30 octobre à Birao, les hommes de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) ont attaqué avant le lever du jour Ouadda Djallé, à environ 700 km de Bangui. Ils ont occupé la ville après de brefs mais violents combats avec l’armée centrafricaine, selon des sources militaires et les rebelles. « Les Forces armées centrafricaines (FACA) ont opposé une résistance, mais ont ensuite été obligées de battre en retraite », a indiqué sous le couvert de l’anonymat à l’AFP un responsable militaire centrafricain. « Il y a eu des morts parmi nos hommes, ainsi que des blessés », a-t-il poursuivi sans en préciser le nombre. Les rebelles de l’UFDR ont très vite revendiqué ce nouveau coup de force. « Nous avons attaqué Ouadda Djallé vers 4h00 ce matin (...). Les combats ont été violents, il y a eu une vingtaine de morts parmi les FACA », a affirmé à l’AFP un de leurs dirigeants se présentant sous le nom de capitaine Yao. Même si Ouadda Djallé n’est qu’une modeste localité, à 130 km au sud de Birao, sa chute rapproche les rebelles d’objectifs plus importants, les villes de Ouadda et surtout de Ndélé, à 500 km au nord-est de Bangui. Comme un défi, ce nouveau coup de main est intervenu alors que le président François Bozizé a promis il y a deux jours la reprise de Birao. Interrogé par l’AFP, un porte-parole des rebelles de l’UDFR, coalition hétéroclite qui a juré la perte du régime « antidémocratique, mafieux et ethnique » du président Bozizé, a justifié la prise d’Ouadda Djallé par le refus des autorités de dialoguer.