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Actualités

L’alternative

Le Liban vit désormais au rythme du dialogue national, avec tout le ridicule que comporte ce terme au regard de la situation actuelle, caractérisée à la fois par une absence totale d’échanges constructifs et une opposition dure entre, grossièrement, deux camps. Alors, l’optimisme n’est pas de mise. Et pour cause, les différentes parties à ce dialogue sont déjà en train de préparer les suites de son échec. Ces préparatifs ne sont pas non plus source d’optimisme. Pour les uns en effet, la réponse est claire : les manifestations, à quoi les autres opposent une réponse beaucoup plus élaborée : les contre-manifestations. Et là, il faut dire toutes les défaillances et tous les dangers de ce recours à la rue, pour reprendre l’expression à la mode parlant de manifestations. Premièrement, il constitue une régression politique évidente. Concrètement, il s’agit d’un retour à un jeu politique primaire, marqué non pas par une utilisation du débat d’idées entre représentants des différents groupes politiques, mais par une grossière comptabilisation des têtes lors des rassemblements. Deuxièmement, il présente des risques de dérives importantes. Ces dérives ne sont sûrement pas voulues par les leaders politiques, mais elles existent, et le nier dénote une attitude irresponsable. Troisièmement, un tel recours n’ouvre pas nécessairement la voie à un véritable dialogue national futur, dialogue qui s’impose dans un pays fondé, faut-il le rappeler, sur un régime «co-sociatif». Toutefois, après avoir critiqué les déclarations des uns et des autres, il convient de proposer une alternative. Et l’alternative peut être la suivante : Pourquoi ne pas, tout d’abord, entamer un dialogue national à l’échelle locale, c’est-à-dire mettre en place des temps de dialogue sur toutes les vraies questions – le peuple est souvent plus courageux que les leaders politiques pour ce qui est de soulever les questions qui fâchent – dans les universités, dans les villages, etc.? Et ensuite, pourquoi ne pas transmettre les comptes rendus de ces débats locaux aux leaders politiques, qui auraient ainsi une idée précise de ce qui est réellement capital pour leurs partisans et ce sur quoi ils acceptent les compromis. En outre, cela permettra sans doute une victoire du Liban réel sur le Liban « légal » d’une manière beaucoup plus démocratique. Khalyla ASMAR
Le Liban vit désormais au rythme du dialogue national, avec tout le ridicule que comporte ce terme au regard de la situation actuelle, caractérisée à la fois par une absence totale d’échanges constructifs et une opposition dure entre, grossièrement, deux camps. Alors, l’optimisme n’est pas de mise. Et pour cause, les différentes parties à ce dialogue sont déjà en train...