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Actualités - REPORTAGE

200 millions d’électeurs appelés aux urnes demain, les démocrates en bonne posture Élections parlementaires : Bush et les républicains sur la défensive

Quelque 200 millions d’électeurs sont appelés demain à élire ou réélire les 435 membres de la Chambre des représentants, ainsi que 33 des 100 sénateurs, en même temps qu’ils se prononceront sur d’innombrables scrutins locaux. Les démocrates doivent conquérir au moins 15 sièges pour redevenir majoritaires, pour la première fois depuis 12 ans. Au Sénat, le seuil est fixé à six sièges, et la plupart des experts estiment qu’il sera plus difficile à atteindre qu’à la Chambre. Seul un « miracle » pourrait sauver le Parti républicain du président Bush d’une défaite à la Chambre des représentants, estimait d’ailleurs hier un expert indépendant Charlie Cook, interrogé par l’AFP. Selon les sondages et les experts, il est en effet fort probable que la Chambre des représentants passe aux démocrates. Les sondages réalisés au niveau national accordent en effet une large avance dans les intentions de vote à l’opposition démocrate (de 11 à 18 points d’écart). M. Bush est ainsi menacé de passer les deux dernières années de sa présidence dans une cohabitation difficile avec les démocrates, qui ne partagent guère ses priorités et se montrent décidés à multiplier les enquêtes parlementaires sur l’action de l’Administration, de la gestion de la guerre à la politique énergétique. Outre l’offensive des démocrates et le mécontentement des électeurs américains sur notamment la gestion de la guerre en Irak, le président Bush a dû affronter, ce week-end, une rébellion au sein de ses propres rangs. Lors d’une interview accordée au magazine Vanity Fair, l’ancien conseiller du Pentagone, le néoconservateur Richard Perle, a en effet déclaré qu’il n’aurait pas soutenu la guerre s’il avait « su où nous en serions aujourd’hui ». Un de ses anciens collègues, Kenneth Adelman, a renchéri en déclarant que M. Bush, son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et d’autres « se sont révélés être parmi les équipes les plus incompétentes d’un après-guerre ». Dans le même temps, quatre publications ciblant un lectorat de militaires devraient publier, aujourd’hui, un éditorial réclamant la démission de M. Rumsfeld. « Rumsfeld a perdu toute crédibilité auprès du commandement en uniforme, auprès des soldats, auprès du Congrès et auprès de l’opinion publique », peut-on lire dans cette tribune. Des voix qui viennent s’ajouter à une contestation grandissante de la guerre en Irak. Face à ce feu roulant de critiques, le président américain s’est retrouvé contraint de défendre sa stratégie en Irak. « Beaucoup de nos concitoyens sont légitimement inquiets à propos de l’Irak, mais ce que l’ennemi ne comprend pas, c’est que cette Administration et des millions d’Américains ne vont pas fuir devant les voyous et les assassins », a lancé George Bush. « Notre objectif en Irak, c’est la victoire », a-t-il proclamé, au cours d’une réunion publique à Greeley (Colorado), samedi. Un très faible écart dans plusieurs circonscriptions-clés permet à M. Bush, en dépit des sondages, d’afficher un inébranlable optimisme. « Avec votre aide, nous allons garder le contrôle de la Chambre et du Sénat », répète-t-il inlassablement à ses partisans réunis dans les États menacés. M. Bush, qui a annoncé qu’il n’avait aucune intention de se séparer de Donald Rumsfeld, tente également de motiver ses partisans en résumant de façon caricaturale la position de ses adversaires : « L’approche démocrate de l’Irak se résume à ceci : les terroristes gagnent, l’Amérique perd. » En fait, les démocrates et la Maison-Blanche se renvoient la même accusation sur l’Irak, chaque camp accusant l’autre de n’avoir « pas de plan » pour gagner cette guerre. Sur l’économie, la Maison-Blanche a également du mal à tirer parti de chiffres flatteurs, avec un déficit budgétaire en reflux, un chômage très bas (4,4 %) et Wall Street, malgré un reflux cette semaine, en phase d’ascension. « C’est dur de faire passer le message » que l’économie est en bonne voie, s’était lamenté le vice-président Dick Cheney le mois dernier. Les démocrates, qui ont fait du relèvement du salaire minimum une de leurs principales promesses de campagne, mettent en avant de leur côté le ralentissement de la croissance, et surtout la stagnation des revenus des classes moyennes. Globalement, ils inspirent beaucoup plus confiance que les républicains pour gérer l’économie (47 % contre 34 % selon Newsweek). L’opposition se méfie toutefois de l’efficacité réputée des réseaux conservateurs, qui pourraient les priver de la victoire in extremis. Toutefois, quel que soit le résultat des élections, prédit le politologue Larry Sabato, « une courte période de travail en coopération, qui pourrait se mesurer en minutes ou même ne pas arriver, sera suivie d’une campagne de deux ans » pour la présidentielle de 2008, avec en vedettes des personnalités comme Hillary Clinton et l’influent sénateur John McCain.
Quelque 200 millions d’électeurs sont appelés demain à élire ou réélire les 435 membres de la Chambre des représentants, ainsi que 33 des 100 sénateurs, en même temps qu’ils se prononceront sur d’innombrables scrutins locaux. Les démocrates doivent conquérir au moins 15 sièges pour redevenir majoritaires, pour la première fois depuis 12 ans. Au Sénat, le seuil est...