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Satisfaction à Washington, Londres et Téhéran ; réticences européennes La question de la peine de mort divise les Occidentaux

La condamnation à mort de l’ancien président irakien Saddam Hussein a suscité hier des réactions contrastées : plusieurs pays, dont les États-Unis, l’ont approuvée sans réserves, mais la plupart des pays européens ont réitéré leur opposition de principe à la peine capitale. Pour le président américain George W. Bush, « ce procès est un jalon dans les efforts du peuple irakien pour remplacer la loi d’un tyran par l’État de droit ». « C’est une réussite majeure pour la jeune démocratie irakienne et son gouvernement constitutionnel », a déclaré M. Bush à Waco (Texas). « Vous disposez à présent de la preuve absolue que vous avez en Irak une justice indépendante », a affirmé à Washington le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow. Pour la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, la sentence constitue « un heureux rappel à tous les Irakiens que l’autorité de la loi peut prévaloir sur celle de la peur ». Même satisfaction à Londres. « Je salue le fait que Saddam Hussein et les autres accusés ont été présentés devant la justice et ont eu à rendre compte de leurs crimes », a déclaré le secrétaire au Foreign Office, Margaret Beckett. À l’exception de la Grande-Bretagne, les pays d’Europe occidentale, tout en approuvant le fait que l’ancien dictateur doive rendre compte de ses crimes, ont exprimé avec divers degrés d’intensité leur rejet de principe de la peine de mort. La présidence finlandaise de l’Union européenne a clairement appelé l’Irak à ne pas exécuter la sentence. La France a déclaré « prendre acte de la sentence » en rappelant sa position contre la peine de mort. Elle a « espéré » que la sentence n’entraînerait « pas de nouvelles tensions » en Irak. En Russie, le ministère des Affaires étrangères a implicitement relevé une implication des États-Unis dans la sentence de Bagdad. Par ailleurs, l’Iran, qui avait estimé avant l’annonce du verdict que la mort était « la peine minimale » pour Saddam Hussein, a applaudi la décision. « La République islamique accueille favorablement la sentence », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini. Il a souligné qu’il ne fallait « pas oublier que les protecteurs occidentaux de Saddam, en le soutenant, avaient préparé le terrain » pour ses crimes. Au Koweït, occupé par l’armée irakienne il y a 16 ans, il n’y a pas eu de réaction officielle. Mais l’annonce du verdict a été accueillie dans les rues par des applaudissements, des youyous et des pleurs de joie. Dans les territoires palestiniens occupés, le Hamas a pour sa part exprimé son soutien à Saddam Hussein, alors qu’Israël, pour ne pas ajouter aux tensions, et la Chine, par refus d’« ingérence dans une affaire intérieure irakienne », se sont refusés à tout commentaire.
La condamnation à mort de l’ancien président irakien Saddam Hussein a suscité hier des réactions contrastées : plusieurs pays, dont les États-Unis, l’ont approuvée sans réserves, mais la plupart des pays européens ont réitéré leur opposition de principe à la peine capitale. Pour le président américain George W. Bush, « ce procès est un jalon dans les efforts du...