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Lettre ouverte aux leaders du 14 Mars

L’heure est au dialogue national, l’heure est au gouvernement d’unité nationale, c’est-à-dire que l’heure n’est pas à la critique ; et pourtant, il semble sain de mettre en exergue ce qui est source de tensions, de frustrations, de déceptions. Ainsi, à vous, leaders du 14 Mars, ces quelques mots. Tout d’abord, vous vous êtes autoproclamés mouvement de l’unité libanaise. Et puis, lors de la guerre de cet été, vous vous êtes désolidarisés d’une large partie des Libanais, ceux-là mêmes à qui vous avez à la fois lancé un défi et promis d’être un espoir d’identité libanaise. En effet, lors de cette guerre, vous avez nié votre implication après avoir pourtant salué la résolution 1559 des Nations unies qui a tout de même ouvert la voie à cette agression en redonnant au Liban le statut d’État tampon sur la scène régionale, sous prétexte de rétablir sa souveraineté. Ensuite, vous avez surfé sur la vague du peuple qui veut assainir la vie politique libanaise. Mais vous laissez des politiciens simplement avides de pouvoir – certains s’étant, entre autres, compromis avec le régime syrien – monter dans votre train en vous félicitant de ce ralliement. Vous avez aussi continué à utiliser les peurs communautaires, la corruption et le clientélisme. Et vous avez occulté des débats les véritables obstacles à la construction d’un Liban démocratique, comme notamment le système des quotas communautaires. Enfin, vous avez tiré votre nouvelle légitimité politique d’un mouvement populaire guidé par une volonté de changement. Toutefois, vous n’avez pas jugé nécessaire d’apprécier la signification réelle de ces manifestations. Vous n’avez pas osé poser toutes les questions comme, par exemple, puisque c’est d’actualité, la place de la résistance armée au sein de l’État libanais. Vous avez échoué sur des points aussi importants que celui de la présidence de la République, qui est toujours entre les mains d’un homme que vous avez décrié et qui chaque jour vous défie de mettre vos grandes idées en application. Surtout, vous nous avez déçus. En outre, et plus largement, vous avez déçu tous les peuples arabes qui ont regardé « le printemps de Beyrouth » de leurs pays soumis à des dictatures qui les épuisent. Parce que « le printemps de Beyrouth », vous l’avez laissé se faner. Rappelez-vous ! Redressez-vous ! Écoutez-nous ! À l’origine de ce mouvement, il y a eu Samir Kassir qui a bien signifié que « le Liban restera un pays de concorde et que l’inquisition n’y a pas sa place ». Il n’en reste pas moins que si vous consentez à prendre conscience de votre inaction et de la vérité sur la situation du Liban, tant dans sa dimension interne que dans sa dimension régionale, cela pourrait être salutaire dans l’optique d’un véritable dialogue. Khalyla ASMAR
L’heure est au dialogue national, l’heure est au gouvernement d’unité nationale, c’est-à-dire que l’heure n’est pas à la critique ; et pourtant, il semble sain de mettre en exergue ce qui est source de tensions, de frustrations, de déceptions. Ainsi, à vous, leaders du 14 Mars, ces quelques mots.
Tout d’abord, vous vous êtes autoproclamés mouvement de l’unité...