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Actualités - OPINION

Aphorismes Un moindre mal, dites-vous ?

Dans les dernières années de la guerre froide, les dirigeants occidentaux s’allièrent aux islamistes pour combattre les communistes. À présent que le terrorisme islamiste a avantageusement remplacé la subversion communiste dans l’imaginaire occidental du bien et du mal, les voilà qui jettent par-dessus bord les constitutions libérales de leurs ancêtres, brident les libertés de leurs concitoyens et mettent leurs sociétés sous haute surveillance, préparant ainsi l’avènement d’un Big Brother orwellien qui n’est pas sans rappeler les États totalitaires qu’ils combattirent pourtant tout au long du XXe siècle. En agissant ainsi, les dirigeants occidentaux estiment bien sûr choisir, entre deux maux, le moindre. À ce propos, qu’il me soit permis d’évoquer la vieille parabole du moine et du moindre mal, que Sergueï Lazarev rapporte dans un ouvrage intitulé Diagnostic karmique. Un moine itinérant surpris par la nuit et les intempéries frappe à la porte d’une chaumière isolée et se voit ouvrir par une femme. « Permets-moi de passer la nuit chez toi », la prie-t-il. « Je te le permettrai, lui dit-elle, mais tu dois ou bien égorger le bouc, ou bien coucher avec moi, ou bien boire du vin. À toi de choisir ! » Égorger le bouc, je ne le peux, se dit le saint homme, car ce serait un meurtre. Quant à m’étendre auprès de cette femme, ce serait un sacrilège. Il me faudra bien boire du vin, conclut-il, car c’est là le moindre mal. Il boit donc du vin, après quoi il se plie aux deux autres exigences de la femme, couchant avec elle et égorgeant le bouc. C’est dire que dans la vie, il n’y a pas de moindre mal qui tienne. Le mal peut prendre l’aspect le plus anodin, il n’en demeure pas moins le mal. Composons avec lui et il aura vite fait de nous entraîner loin. Parions que Big Brother, que les dirigeants occidentaux mettent actuellement en place dans l’espoir de se garder du terrorisme islamiste, sera encore là, longtemps après que la menace terroriste aura disparu. Parions aussi qu’il s’avérera être un mal encore plus grand pour la démocratie. Percy KEMP

Dans les dernières années de la guerre froide, les dirigeants occidentaux s’allièrent aux islamistes pour combattre les communistes. À présent que le terrorisme islamiste a avantageusement remplacé la subversion communiste dans l’imaginaire occidental du bien et du mal, les voilà qui jettent par-dessus bord les constitutions libérales de leurs ancêtres, brident les...