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Dernières Infos - Tensions

Les Occidentaux et l'ONU dénoncent l'adoption d'une loi controversée en Géorgie

Des manifestants bloquent une rue lors d'un rassemblement contre le projet de loi controversé sur « l'influence étrangère » à Tbilissi le 14 mai 2024. AFP / GIORGI ARJEVANIDZE

L'Otan, la Commission européenne et l'ONU ont condamné mercredi le vote la veille en Géorgie d'un projet de loi controversé et jugé contraire à l'ambition de ce pays du Caucase de rejoindre l'UE et l'Alliance atlantique.

La loi sur « l'ingérence étrangère », inspirée d'une législation en vigueur en Russie pour réprimer l'opposition, a été votée mardi en dernière lecture par les députés géorgiens.

Les manifestations contre ce texte, qui cible les médias et les ONG recevant des fonds étrangers, durent pourtant depuis plus d'un mois, rassemblant parfois des foules considérables brandissant des drapeaux européens, ukrainiens et géorgiens et scandant des slogans contre la Russie, qui a fait la guerre à la Géorgie en 2008.

De nouvelles protestations sont prévues pour mercredi soir à Tbilissi, la capitale.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, au nom de la Commission européenne, a appelé la Géorgie à « retirer » cette loi, jugée contraire aux « valeurs » et aux « normes essentielles » de l'UE.

Son vote a « un impact négatif » sur le processus d'adhésion de cet Etat à l'UE, a-t-il souligné dans un communiqué. La Géorgie est officiellement candidate à l'entrée dans l'Union européenne depuis décembre 2023.

Elle aspire également à rejoindre l'Otan, dont la porte-parole, Farah Dakhlallah, a dénoncé sur X une mesure qui l' »éloigne » de son « intégration européenne et euro-atlantique ».

Les 27 membres de l'Union européenne ne sont toutefois pas parvenus à trouver un accord sur un texte commun, en raison de l'opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, selon des diplomates à Bruxelles.

La Hongrie de Viktor Orban est parmi les pays de l'UE celui qui est le plus proche allié de Moscou. Elle refuse tout soutien militaire à l'Ukraine en guerre contre la Russie.

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, une pro-européenne en conflit ouvert avec le gouvernement, devrait mettre son veto à la nouvelle loi mais le parti au pouvoir « Rêve géorgien » assure avoir assez de voix au Parlement pour passer outre.

Avertissements ignorés 

« Les impacts (de la loi) sur les droits à la liberté d'expression et d'association en Géorgie risquent malheureusement désormais d'être importants », a regretté pour sa part le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

Les Etats-Unis avaient réagi dès mardi en avertissant qu'ils pourraient « réévaluer » leurs relations avec la Géorgie.

Les ministres letton, estonien, lituanien et islandais des Affaires étrangères se sont, quant à eux, rendus mercredi à Tbilissi pour faire part de leur inquiétude.

Au cours d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis, a affirmé que des « changements cosmétiques » du texte ne le rendraient pas compatible avec les normes de l'UE.

Le présidente Zourabichvili a proposé des amendements au projet de loi mais a mis en garde, pendant cette conférence de presse avec les représentants balte et islandais, contre toutes négociations « artificielles ».

Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé s'est dit pour sa part prêt à évoquer de possibles modifications.

En l'état actuel, le texte impose à toute ONG ou à tout média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu' »organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère » et de se soumettre à un contrôle administratif.

Ses détracteurs l'ont surnommé « loi russe » en raison de sa similitude avec une législation votée en Russie pour réprimer l'opposition.

La référence est sensible en Géorgie, un pays qui balance entre les sphères d'influence russe et européenne et a été la cible d'une intervention militaire russe en 2008.

L'Otan, la Commission européenne et l'ONU ont condamné mercredi le vote la veille en Géorgie d'un projet de loi controversé et jugé contraire à l'ambition de ce pays du Caucase de rejoindre l'UE et l'Alliance atlantique.La loi sur « l'ingérence étrangère », inspirée d'une législation en vigueur en Russie pour réprimer l'opposition, a été votée mardi en dernière lecture par les députés géorgiens.Les manifestations contre ce texte, qui cible les médias et les ONG recevant des fonds étrangers, durent pourtant depuis plus d'un mois, rassemblant parfois des foules considérables brandissant des drapeaux européens, ukrainiens et géorgiens et scandant des slogans contre la Russie, qui a fait la guerre à la Géorgie en 2008.De nouvelles protestations sont prévues pour mercredi soir à Tbilissi, la...