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EXPOSITION Une volière chez Glasnost

Le quartier des Arts de Beyrouth créé sur les vestiges de l’ancien souk des menuisiers par les urbanistes les plus pointus de Solidere émerge, et c’est une bonne nouvelle. Est-ce d’avoir été greffé dans la zone la plus résidentielle du centre-ville? L’art s’accommodait mal de la discrétion du lieu, des volets clos, des agents de sécurité trop visibles. L’accès à Saifi Village est pourtant simple. Il suffit de garer sa voiture dans l’immense parking situé en face de la mosquée al-Amine, ou celui de la cathédrale arménienne, et de flâner sous les poivriers. Les trottoirs sont larges, les places accueillantes, et c’est même l’un des rares quartiers de la ville où l’on peut encore entendre chanter les oiseaux. Voilà qui a inspiré à Glasnost, la petite galerie de design du quartier, une nouvelle exposition à thème. Après le succès des anges, en décembre dernier, voici donc les oiseaux de novembre. «Cela s’est décidé très vite, nous confient les organisateurs. Presque au pied levé. Après la guerre de l’été, nous avons senti chez les Beyrouthins comme un appel d’air, un besoin d’évasion. Qui mieux que l’oiseau pouvait symboliser ce rêve? À peine avons-nous lancé le projet que collectionneurs, créateurs, antiquaires ont débarqué à la galerie avec des oiseaux sous le bras. Du moineau au flamant rose en passant par l’hirondelle, le coq, et naturellement la colombe, dans les matériaux les plus divers et les inspirations les plus contradictoires, nos murs bruissent de mille pépiements. Jamais la galerie n’a été aussi gaie!» Céramiques chinées dans les brocantes de Villefranche et de Nice, d’autres collectées entre Saint-Paul-de-Vence, Biot et Vallauris, colombes en métal peint, droit sorties d’une fresque pompéienne, sculptures brésiliennes de bois blanc, volatiles forgés dans du fer de bâtiment, d’autres revêtus d’argent martelé, aucune espèce ne manque à cette volière fantastique. Le clou de l’exposition étant une nuée de colibris créés par Joseph Khoury (Ex Nihilo), portant dans leur bec des éprouvettes soliflores. Et comme un hommage s’imposait à la ville, le designer libanais a réalisé, en fonte d’aluminium, une petite série limitée de phénix étranges, messagers d’un vers célèbre de Nadia Tuéni: «Là où l’homme s’arrête, les oiseaux passent encore.» À visiter, pour le plaisir.
Le quartier des Arts de Beyrouth créé sur les vestiges de l’ancien souk des menuisiers par les urbanistes les plus pointus de Solidere émerge, et c’est une bonne nouvelle. Est-ce d’avoir été greffé dans la zone la plus résidentielle du centre-ville? L’art s’accommodait mal de la discrétion du lieu, des volets clos, des agents de sécurité trop visibles. L’accès à...