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Le spectre d’un « pouvoir occulte » revient sur le devant de la scène politique Une affaire d’« espionnage fiscal » provoque un scandale en Italie

L’Italie était secouée par un nouveau scandale politique hier avec la découverte d’une affaire d’« espionnage fiscal » dont auraient été victimes aussi bien l’actuel chef du gouvernement Romano Prodi que son prédécesseur Silvio Berlusconi. Un mois après la mise au jour d’un vaste système d’écoutes illégales de plusieurs centaines de personnalités du monde politique, économique et sportif, cette affaire a réveillé le spectre d’un « pouvoir occulte » comme celui de la loge P2, cette organisation secrète qui a tenté d’instaurer un régime autoritaire dans les années 70. Alors que l’Union de la gauche au pouvoir prend ce scandale très au sérieux – le vice-ministre de l’Économie Vincenzo Visco a dénoncé un « espionnage politique délibéré » –, Silvio Berlusconi l’a traité par le mépris, évoquant « un canular ». Environ 250 perquisitions ont été effectuées jeudi dans tout le pays, au domicile et au bureau de 117 agents du fisc et de 10 membres de la police financière, soupçonnés d’avoir consulté illégalement les dossiers fiscaux de personnalités. Outre Romano Prodi et son épouse Flavia, Silvio Berlusconi et sa fille Marina, ces consultations frauduleuses ont visé l’actuel président de la République Giorgio Napolitano et son prédécesseur Carlo Azeglio Ciampi, mais également les deux plus hauts responsables du premier parti de gauche (Démocrates de gauche), Massimo D’Alema et Piero Fassino. Elles permettaient de connaître le patrimoine des intéressés, leur position fiscale, les amnisties fiscales dont ils avaient bénéficié ainsi que les donations qu’ils avaient effectuées. Dans le cas de M. Prodi, les consultations ont été particulièrement intensives au printemps 2006 avant les élections que devait remporter de justesse la coalition dirigée par « Il professore ». Les donations, exemptées d’impôts, de M. Prodi à ses fils avaient fait l’objet de plusieurs articles très virulents dans la presse de droite au moment de la campagne électorale. « S’agit-il d’un réseau structuré ou ces consultations sont-elles le résultat d’une curiosité malsaine d’employés du fisc pour les patrimoines de personnalités ? » s’interrogeait le Corriere della Sera (modéré). Après la révélation de plusieurs scandales dont l’origine remonte aux années Berlusconi – affaire des écoutes illégales, graves dérapages d’agents des services secrets complices de la CIA dans l’enlèvement d’un imam –, la Repubblica s’inquiétait de « pouvoirs occultes qui depuis quelques années pèsent de nouveau sur la vie publique italienne, comme au temps de la loge P2 ». Les suspects se voient reprocher l’« accès abusif à un système informatique ou télématique », délit passible de 8 ans de prison dans les cas les plus graves.

L’Italie était secouée par un nouveau scandale politique hier avec la découverte d’une affaire d’« espionnage fiscal » dont auraient été victimes aussi bien l’actuel chef du gouvernement Romano Prodi que son prédécesseur Silvio Berlusconi.
Un mois après la mise au jour d’un vaste système d’écoutes illégales de plusieurs centaines de personnalités du monde...