Auto - Les commentaires de l’attachée de presse personnelle du septuple champion du monde L’âge et la pression, plus forts que la passion de Schumacher

La terrible pression pesant sur les épaules fatiguées par 16 saisons de formule 1 au plus haut niveau a finalement eu raison de la passion de Michael Schumacher pour la course automobile et décidé l’Allemand à mettre un terme à sa carrière demain à São Paulo. Après s’être encore battu comme un lion cette année, commettant même des manœuvres peu régulières de jeune loup, il peut encore espérer un miracle et une huitième couronne mondiale pour tirer une révérence royale au Brésil le 22 octobre. Mais son attachée de presse personnelle Sabine Kehm, qui le suit comme son ombre dès qu’il apparaît en public, assure que Schumacher n’en peut plus, physiquement et mentalement. « Il a 37 ans ! Et son corps n’encaisse plus les efforts comme avant », explique cette ancienne journaliste allemande qui a tissé des relations d’amitié avec le plus titré de tous les pilotes de F1 tout au long de leurs sept années de collaboration. Elle rappelle que pour se hisser à ce niveau de compétitivité, en plus de son talent naturel extraordinaire, Schumacher s’est imposé un entraînement extrêmement intensif : plusieurs heures d’exercice physique par jour. Massages « Mais maintenant, après une séance d’essais par exemple, même lors de la pause du déjeuner, il est obligé de se faire masser le cou longtemps pour récupérer », raconte Kehm. Or « plus il vieillit, plus il doit s’exercer pour se maintenir à son niveau » et comme « il ne conçoit pas de courir s’il n’est pas au maximum de ses propres capacités », il a décidé de mettre un terme à sa carrière. « Ce dont il a le plus horreur, c’est d’avoir à se faire des reproches à lui-même parce qu’il n’est pas au niveau ou qu’il n’a pas assez travaillé, comme en 2005 où il est persuadé qu’il aurait pu mieux faire s’il s’était mieux préparé », poursuit-elle. Et du coup, révèle Kehm, « fin 2005, il a déjà dû se poser des questions sur son avenir en F1, car il avait soudain beaucoup appris sur lui-même ». Mais l’Allemand a décidé de revenir en 2006 « et il est arrivé aux premiers essais hivernaux mieux préparé physiquement que jamais ! » « Impressionnant » Question travail, l’ancienne journaliste estime avoir « beaucoup appris » à côtoyer ce champion. « Il est impressionnant dans sa façon d’aborder les problèmes : il écoute, se fait son idée, puis en une question – tu te dis “mais bien sûr c’est ça qu’il fallait demander, pourquoi n’y avais-je pas pensé” –, il touche le point sensible », souligne-t-elle. Mais compte tenu de son extraordinaire carrière, Schumacher subit également depuis des années une pression médiatique et publique qu’il n’est plus en mesure de tolérer. « Avant de travailler avec lui, je n’avais pas évalué quelle pression, il subissait, reconnaît Kehm. Après le Grand Prix de Shanghai, par exemple, nous sommes sortis à six heures du matin d’une boîte de nuit et bien il y avait des gens qui l’attendaient pour lui faire signer des autographes ! » Ou bien, se souvient-elle encore, « après sa victoire à Monza en 2000, il a dormi dans l’avion qui le ramenait chez lui dans la nuit et arrivé en Suisse, il y avait des gens qui l’attendaient à l’aéroport... » Alors aujourd’hui, finalement, « il en a marre de tout ce cirque, de toutes ces questions qui se répètent, de tout ce qui est écrit de méchant sur lui », résume Kehm, en référence notamment aux accusations faites à Schumacher, dans la presse comme parmi ses adversaires, de manque de sportivité en piste. « Quand il sera parti, tout le monde dira “comme il était bien”... », prédit-elle en trouvant « normale » cette reconnaissance jugée tardive. Raikkonen le plus rapide lors de la 1re séance d’essai Le Finlandais Kimi Raikkonen a réussi le meilleur temps de la 1re séance d’essais libres du GP en bouclant le plus rapide de ses 5 tours en 1 min 13 sec 764/1 000e, devançant de 138/1 000e de seconde le Britannique Anthony Davidson au volant de la troisième Honda (32 tours). Sur une piste séchant sous un timide soleil, les Ferrari de Michael Schumacher et Felipe Massa, pourtant devant son public, n’ont pas fait le moindre tour. Tout comme les Williams-Cosworth de Mark Webber et Nico Rosberg. Mais leur coéquipier Alexander Wurz, au volant de la troisième monoplace de l’écurie, a signé en 25 tours le troisième temps de la séance, à 158/1 000e de seconde de Raikkonen. Suit le jeune Allemand Sebastian Vettel, 19 ans, au volant de la troisième BMW Sauber (29 tours), à 440/1 000e de seconde du temps de référence. L’Espagnol Pedro de la Rosa au volant de la seconde McLaren-Mercedes a obtenu le 5e chrono à 473/1 000e de seconde de son coéquipier. Les Renault de Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella n’ont effectué qu’un tour, non chronométré, de mise en place des systèmes électroniques. Le programme (heure locale) Samedi 17h00 : 3e séance d’essais libres Dimanche 20h00 : qualification 20h00 : course (71 tours).