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CIMAISES Annie Leibovitz, la photographe des stars, dévoile ses portraits de famille

Photographe des stars et des grands du monde, Annie Leibovitz expose à New York 15 ans de travail, une rétrospective largement dominée par de poignants clichés de famille. Le déclic de la rétrospective s’est produit à la mort, fin 2004, de sa compagne, l’écrivain Susan Sontag, explique-t-elle, en offrant jeudi une visite de l’exposition installée jusqu’en janvier au Musée de Brooklyn, avant sa venue à Paris et Londres en 2008 et 2009. « Je venais d’enterrer Susan à Paris. Puis mon père est mort », raconte la grande photographe de la culture « pop » américaine, qui dirigea longtemps la photo pour le magazine Rolling Stone avant de passer au portrait pour Vogue et Vanity Fair. « J’ai soudain réalisé qu’il fallait que je reprenne et trie tout ce travail. » De son immense fonds ont alors émergé 15 ans de commandes de portraits de stars et de présidents, mais aussi les voyages avec Susan à Venise, Petra ou dans Sarajevo assiégé, et la naissance de ses trois filles. Dès l’entrée de l’exposition, organisée chronologiquement, le visiteur est submergé par d’immenses photos couleur, à l’origine parues dans les pages glacées de Vanity Fair et passées depuis à la postérité : Demi Moore nue enceinte, Cindy Crawford avec un serpent pour seule parure, Mick Jagger pensif, torse nu sur un lit blanc, William Burroughs de profil, Johnny Depp étendu habillé sur Kate Moss nue, Johnny Cash regardant amoureusement June, etc. À la photo du gouvernement Bush au complet prise en décembre 2001 répond, à côté, celle de l’équipe de Michael Moore. Très vite cependant, le regard est attiré par d’autres tirages, plus petits, en noir et blanc, accrochés à côté : ses parents à la plage, sa fille Sarah dans le jardin, l’ordinateur de Susan avec quelques lignes de son dernier livre, Susan luttant contre le cancer, puis sur son lit de mort. Autre photo qui n’est pas sans rappeler celle de Demi Moore, Leibovitz elle-même, photographiée par Sontag, nue et enceinte, à 52 ans, de sa première fille. Annie Leibovitz a voulu garder un petit format à ces vues si intimes. De ce fait, le visiteur doit s’approcher et finalement entre de plein fouet dans ces photos à la fois sombres et aimantes, fortes et parfois dérangeantes. Pour préparer la rétrospective, la photographe, qui explique avoir découvert d’innombrables pellicules, a accroché frénétiquement des centaines de photos sur les murs de sa maison de campagne. Le mur a été reconstitué pour l’exposition. « Ces photos signifient tant et j’en ai pris tellement », dit avec un sourire un peu triste cette grande femme aux longs cheveux gris-blonds, en tenue noire décontractée. « Je n’ai pas deux vies, a-t-elle l’habitude de dire. Ceci est une vie, et les photos personnelles et le travail en font partie. » Le portrait est un art difficile, dit-elle, surtout celui de personnalités si conscientes de leur apparence. Photographier un proche n’est pas forcément plus simple, mais le résultat meilleur : « C’est plus fort parce qu’ils vous connaissent, ils vous laissent entrer. » Souvent, on lui demande quelle est sa photo favorite : Mandela à Soweto ? Demi Moore enceinte ? « C’est difficile », dit-elle. Mais quand on insiste, elle montre une photo de sa mère âgée, dont elle réussit à saisir la gravité malgré sa tendance à sourire sur tous les clichés. « Elle avait peur de montrer son âge. Cela a été dur de prendre cette photo, mais je suis heureuse du résultat. » Annie Leibovitz : A Photographer’s Life, 1990-2005 - Brooklyn Museum jusqu’au 21 janvier – www.brooklynmuseum.org – L’exposition voyagera à San Diego, Atlanta, Washington, San Francisco, avant la Maison européenne de la photographie à Paris (juin-septembre 2008) et la National Portrait Gallery de Londres. Catherine HOURS (AFP)

Photographe des stars et des grands du monde, Annie Leibovitz expose à New York 15 ans de travail, une rétrospective largement dominée par de poignants clichés de famille.
Le déclic de la rétrospective s’est produit à la mort, fin 2004, de sa compagne, l’écrivain Susan Sontag, explique-t-elle, en offrant jeudi une visite de l’exposition installée jusqu’en janvier au...