Partie de ping-pong épistolaire entre Coréens du Nord et du Sud à Tokyo

Par trois fois glissée sous le portail, par trois fois rejetée par-dessus : une lettre de protestation contre l’essai nucléaire apportée par des Sud-Coréens a essuyé une fin de non-recevoir sans appel, hier à la représentation officieuse de Pyongyang à Tokyo. Cette lettre a été rédigée par l’association Mindan, qui regroupe les résidents coréens au Japon favorables à la Corée du Sud. Elle était adressée à l’association rivale Chongryon, qui rassemble les partisans du Nord. La Chongryon est souvent considérée comme l’ambassade officieuse de la Corée du Nord au Japon, les deux pays n’entretenant pas de relations diplomatiques. Les représentants sud-coréens ont frappé au portail métallique de la Chongryon, mais personne n’est venu leur ouvrir. Ils ont alors glissé la lettre sous la porte, mais l’enveloppe a été aussitôt renvoyée dans la rue, propulsée par-dessus le portail par une main anonyme. Le manège s’est répété trois fois, ont montré les télévisions nippones. Dépités, les Sud-Coréens ont finalement décidé d’envoyer la lettre par courrier ordinaire. Pour plus de sécurité, ils l’ont aussi lue publiquement devant l’association, en utilisant un porte-voix. « La question nucléaire nord-coréenne constitue non seulement une menace pour la sécurité et la paix dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est, mais aussi un problème significatif qui affecte directement la vie de nos compatriotes au Japon », affirmait le texte. Quelque 600 000 Coréens de souche résident au Japon, la plupart descendant de personnes ayant immigré ou été déportées de force pendant que le Japon occupait la Corée, de 1910 à 1945.