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Actualités - ANALYSE

Rumsfeld et la connexion nord-coréenne

Au sein de l’Administration Bush, Donald Rumsfeld, le secrétaire d’État à la Défense, est l’un des plus virulents pourfendeurs de Pyongyang. Pourtant, Rummy, comme on le surnomme, n’a pas toujours craché dans la soupe nord-coréenne. De manière fort à propos, le site canadien Global Reasearch a retrouvé dans les archives du magazine Fortune, connu pour son sérieux, un article datant du 12 mai 2003 et intitulé : « Les connexions nord-coréennes de Rummy ». Cette enquête, menée par Richard Behar en collaboration avec Brenda Cherry, révèle qu’en 1994, quand fut signé un accord bilatéral entre les États-Unis et la Corée du Nord au terme duquel Pyongyang s’engageait à geler et à démanteler son programme nucléaire militaire en échange de réacteurs civils, Donald Rumsfeld siégeait au conseil d’administration de Asea Brown Bovery (ABB), un géant de la technologie. Une compagnie qui a décroché, en 2000, un contrat de 200 millions de dollars pour fournir le design et les composants-clés de ces réacteurs. Selon Fortune, Rumsfeld n’a jamais voulu commenter ce point et sa porte-parole de l’époque a déclaré, en 2003, que son patron « ne se souvenait pas que le sujet ait été présenté au conseil d’administration ». Mais le porte-parle de ABB, Bjorn Edlund a déclaré à Fortune que « les membres du conseil étaient informés de ce projet », peut-on lire dans l’article. « D’autres officiels de ABB affirment qu’il n’est pas possible qu’un projet si important avec d’aussi grands enjeux, impliquant des questions complexes de responsabilité, n’ait pas été porté à l’attention du conseil », renchérit l’auteur de l’enquête. Un directeur d’ABB, ayant requis l’anonymat, souligne en outre à Fortune qu’il avait été demandé à Rumsfeld de faire du lobbying à Washington. Et ce alors même que les proches de l’actuel secrétaire à la Défense, tels que Paul Wolfowitz ou encore Richard Armitage, s’opposaient à cet accord entre les États-Unis et la Corée du Nord. Durant cette période, souligne Fortune, il est difficile de trouver un commentaire de Rumsfeld sur ce dossier. Le magazine a toutefois mis la main sur un discours, prononcé par Rummy en mars 1998 devant la Heritage Foundation, au cours duquel le responsable politique explique que l’accord de 1994 avec la Corée du Nord « ne signifie pas la fin de la menace nucléaire ». Cette même année, alors qu’un débat faisait rage à Washington sur cette initiative, « ABB a reçu une invitation formelle à faire une offre », déclare Franck Murray, directeur de projet pour les réacteurs, au magazine. « Où était Rumsfeld à cette époque ? » s’interroge Fortune. « Cette année-là, il présidait un comité sélect, commissionné par le Congrès pour examiner des données secrètes sur la menace présentée par les missiles balistiques. La commission a conclu que la Corée du Nord pourrait frapper les États-Unis dans les cinq années à venir. La commission a également conclu que la Corée du Nord maintenait un programme d’armement nucléaire. Le CV de Rumsfeld présenté dans ce rapport ne mentionne pas qu’il est l’un des directeurs d’ABB », souligne, avec ironie, Fortune. E. S.
Au sein de l’Administration Bush, Donald Rumsfeld, le secrétaire d’État à la Défense, est l’un des plus virulents pourfendeurs de Pyongyang. Pourtant, Rummy, comme on le surnomme, n’a pas toujours craché dans la soupe nord-coréenne.
De manière fort à propos, le site canadien Global Reasearch a retrouvé dans les archives du magazine Fortune, connu pour son sérieux, un...